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Des milliers de personnes ont manifesté dimanche en Arménie pour réclamer la démission du Premier ministre Nikol Pachinian après la cession de villages frontaliers à l'Azerbaïdjan, avec qui Erevan a des différends territoriaux depuis des décennies.
Un mouvement de contestation a émergé le mois dernier dans ce pays du Caucase après que le gouvernement a accepté de céder à Bakou des territoires qu'il contrôlait depuis les années 1990.
Vendredi, dans le cadre d'une étape clé vers la normalisation des relations entre les deux pays rivaux, qui se sont opposés dans plusieurs guerres, Erevan a rendu à Bakou quatre villages frontaliers.
Dimanche, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la place de la République, dans la capitale arménienne, lors de nouvelles manifestations menées par le charismatique archevêque Bagrat Galstanian, un chef religieux de la région de Tavouch, où les villages ont été restitués à l'Azerbaïdjan.
"Notre peuple veut changer la réalité amère qui nous a été imposée", a clamé M. Galstanian devant la foule, ajoutant que la fixation de la frontière instable avec l'Azerbaïdjan "ne doit se faire qu'après la signature d'un traité de paix" avec Bakou.
"Nous demandons la démission immédiate de Nikol (Pachinian)", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants, Artour Sargsian, 67 ans, qui a dit avoir participé à deux guerres contre l'Azerbaïdjan.
Le territoire cédé revêt une importance stratégique pour l'Arménie, pays enclavé, car il contrôle des tronçons d'une route vitale vers la Géorgie.
Les habitants arméniens des localités voisines affirment que cette mesure les coupe du reste du pays et accusent le Premier ministre Nikol Pachinian de céder des territoires sans rien obtenir en retour.
M. Pachinian assure de son côté que cette décision vise à garantir la paix avec Bakou.
Dans une déclaration télévisée vendredi soir, le Premier ministre a assuré que la résolution des différends frontaliers avec l'Azerbaïdjan "est la seule garantie de l'existence même de la république arménienne dans sa frontière internationalement reconnue et légitime".
L'archevêque Bagrat Galstanian cherche à lancer une procédure de destitution contre M. Pachinian. Il a affirmé dimanche qu'il renoncerait à sa fonction cléricale pour se présenter au poste de Premier ministre, et a appelé à des élections parlementaires anticipées.
"Mon service spirituel est au-dessus de tous les postes possibles, mais je suis prêt à le sacrifier au nom du changement dans ce pays", a-t-il lancé à la foule qui l'acclamait.
Il a ensuite appelé les manifestants à se diriger vers la résidence de M. Pachinian.
W.O.Ludwig--NZN