Zürcher Nachrichten - Dans les montagnes roumaines, la périlleuse traversée de déserteurs ukrainiens

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Dans les montagnes roumaines, la périlleuse traversée de déserteurs ukrainiens
Dans les montagnes roumaines, la périlleuse traversée de déserteurs ukrainiens / Photo: Daniel MIHAILESCU - AFP

Dans les montagnes roumaines, la périlleuse traversée de déserteurs ukrainiens

L'un appelle à l'aide frigorifié, deux autres ont péri dans leur fuite: dans les montagnes du nord de la Roumanie, de plus en plus de jeunes Ukrainiens risquent leur vie pour échapper aux nouvelles règles de mobilisation.

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"Beaucoup disent qu'ils préfèrent mourir ici qu'aux combats", confie à l'AFP Dan Benga, responsable des secours dans cette région isolée des monts du Maramures qui borde l'Ukraine. "Ce sont des gamins qui ne savent pas tenir un fusil et ont peur d'aller au front".

A 1.600 mètres d'altitude, il vient récupérer les corps de deux hommes retrouvés par la police des frontières 300 mètres plus haut.

Dans la nuit noire, ils arrivent sur des brancards, enveloppés dans des sacs noirs, au bout de plusieurs heures de marche pour l'équipe.

Ce même soir, crépite sur la ligne d'urgence le message de détresse d'un Ukrainien de 21 ans bloqué dans ce massif sauvage des Carpates. "J'ai si froid", l'entend-on dire d'une voix tremblante en anglais. Trois jours qu'il arpente ces terres hostiles encore enneigées.

Dan Benga le localise et envoie trois de ses hommes à sa recherche. Il sera secouru le lendemain, le 37e à l'être dans cette zone cette année.

Pas un jour ou presque ne se passe sans de macabres découvertes ou un appel à l'aide.

"C'est une tragédie", souffle le secouriste barbu de 55 ans, craignant que la fonte des neiges ne révèle d'autres cadavres. "Ils ne sont pas correctement équipés, ils n'ont ni habits de rechange ni provisions".

- 23 morts -

Confrontée à une pénurie d'armes et d'hommes au moment où la Russie a l'initiative et multiplie les assauts sur le front, l'Ukraine a récemment pris des mesures pour faciliter l'enrôlement et davantage sanctionner les réfractaires. Elle a aussi abaissé de 27 à 25 ans l'âge minimal des recrues.

De quoi pousser sur les routes des milliers d'Ukrainiens vers les pays voisins.

La seule Roumanie a vu doubler le nombre d'arrivées illégales au cours des quatre premiers mois de 2024 comparé à la même période un an plus tôt: près de 2.500 hommes ukrainiens ont été recensés, pour un total de 12.000 depuis le début de la guerre.

Officiellement, ceux âgés de 18 à 60 ans n'ont pas le droit de quitter le territoire, sauf autorisation spéciale, en vertu de la loi martiale qui prévoit des peines allant jusqu'à douze ans de prison.

Vingt-trois de ces déserteurs sont morts dans leur traversée, de froid dans les montagnes ou de noyade dans la rivière Tisza (Tyssa en ukrainien) en contrebas, qui sépare les deux pays.

Les forts courants et l'eau glaciale emportent souvent des vies. Pourtant chaque jour, les gardes-frontières y rencontrent de 50 à 60 hommes en fuite.

Parmi eux, un gaillard d'une quarantaine d'années originaire d'Odessa explique avoir déserté après un an sur le front. Sa main parcourue de cicatrices porte les stigmates des combats.

Aucun des Ukrainiens rencontrés par l'AFP à la frontière n'a accepté de témoigner à visage découvert, par crainte de représailles.

- "Cité de l'amour" -

"Allez-vous nous renvoyer ?": la demande revient souvent dans les services d'immigration mais une fois sur le sol roumain, ils sont en sécurité.

Malgré la législation instaurée par Kiev, on ne leur pose pas de questions et ils reçoivent un titre de protection temporaire à l'instar des autres réfugiés ukrainiens accueillis dans l'Union européenne, leur donnant le droit de rester sur place et de travailler.

Dans le centre qui gère les demandes de la zone, "la procédure prend environ cinq minutes", explique sa directrice Simona Chioran, alors qu'un homme de 29 ans portant sa fillette assoupie dans les bras effectue les démarches.

Une fois munis de leurs papiers, nombreux sont ceux qui partent vers d'autres pays, raconte l'un de leurs compatriotes, croisé dans une pizzeria près du poste-frontière de Sighetu Marmatiei.

Lui a fui juste avant le lancement de l'offensive russe et donne parfois un coup de main aux nouveaux venus.

Le week-end, les femmes restées en Ukraine rendent visite à leurs maris et leur apportent des choux farcis faits maison.

"On se croirait alors à Paris, dans la cité de l'amour", s'amuse-t-il.

W.Odermatt--NZN