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La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mardi la mort de 21 personnes dans une frappe israélienne sur un camp de déplacés dans le sud du territoire palestinien, deux jours après un bombardement similaire à Rafah qui a provoqué une indignation internationale.
Après bientôt huit mois d'une guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir à 19h15 GMT, à la demande de l'Algérie, sur le bombardement de dimanche.
Environ un million de personnes ont déjà fui Rafah depuis trois semaines et le début de l'opération terrestre de l'armée israélienne, selon l'Unrwa, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a également fait état de 64 blessés.
L'armée israélienne a indiqué de son côté ne pas avoir frappé "la zone humanitaire à Al-Mawasi", en référence à une zone qui avait été désignée comme refuge pour les personnes déplacées de Rafah.
Le ministère de la Santé de Gaza a qualifié la frappe de mardi de "nouveau massacre", après le bombardement israélien dimanche soir dans un camp de déplacés du quartier de Tal Al-Sultan, à Rafah, qui avait fait 45 morts et 249 blessés, selon cette même source.
- "Complice" -
Toujours à Rafah, un témoin a affirmé mardi à l'AFP avoir vu des chars israéliens déployés dans le centre-ville. D'autres résidents ont affirmé ne plus pouvoir bouger depuis l'arrivée des chars.
"Les gens restent pour l'instant dans leurs maisons car quiconque bouge est visé par des tirs de drones israéliens", a affirmé un habitant, Abdel Khatib.
A l'heure où les condamnations se multiplient dans le monde face aux opérations militaires israéliennes, l'Espagne, la Norvège et l'Irlande ont reconnu officiellement mardi l'Etat de Palestine, provoquant la fureur d'Israël qui y voit une récompense pour le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza.
La guerre a été déclenchée par une attaque menée le 7 octobre sur le sol israélien par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, entraînant la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un nouveau décompte réalisé mardi par l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles.
- Vidéo d'un otage -
Sur les 252 personnes emmenées comme otages, 121 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.
En représailles, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive qui a fait au moins 36.096 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
Le Jihad islamique, allié du Hamas, a diffusé mardi la vidéo d'un otage, identifié par les médias israéliens comme étant Sacha Trupanov, un Israélo-russe de 28 ans.
Cette vidéo "est une preuve supplémentaire que le gouvernement israélien doit donner un mandat clair à l'équipe de négociation, qui pourra aboutir à un accord pour le retour de tous les otages", affirme le Forum des familles d'otages en Israël.
Le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte sont engagés depuis des mois dans des pourparlers visant à obtenir une trêve durable à Gaza, assortie à une libération des otages. Sans avancées. Un média proche des services de renseignement égyptiens a indiqué mardi que l'Egypte "intensifie les efforts" en vue d'une reprise de ces pourparlers.
Avant la frappe de mardi, des correspondants de l'AFP à Rafah et des témoins avaient fait état de bombardements aériens et de tirs d'artillerie nourris dans l'ouest de cette ville frontalière avec l'Egypte. Ils ont vu des centaines de Palestiniens fuir notamment Tal Al-Sultan.
Cette fuite se déroule "sans aucun endroit sûr où aller, sous les bombardements, sans eau ni nourriture, parmi des montagnes d'ordures", a indiqué l'Unrwa sur X, soulignant que "jour après jour, il devient presque impossible d'apporter assistance et protection" à la population.
"Nous n'avons pas dormi parce qu'il y avait des bombardements de partout", a témoigné à l'AFP Faten Jouda, une femme de 30 ans installée à Tal Al-Sultan, dans le nord-ouest de la ville. "C'était effrayant".
- Fin des évacuations médicales -
Depuis, "toutes les évacuations médicales ont brusquement cessé", signifiant que davantage de personnes meurent dans l'attente de soins, a déclaré mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
La livraison d'aide via la jetée temporaire construite par les Etats-Unis a en outre été suspendue après que cette installation a été endommagée en raison des conditions météorologiques, selon le ministère américain de la Défense.
Un correspondant de l'AFP a signalé aussi des bombardements et des tirs à Gaza-ville, dans le nord du territoire. Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré au moins 46 morts en 24 heures à travers la bande de Gaza.
Les Etats-Unis se sont déclarés "profondément attristés" par le nombre de Palestiniens tués dans la frappe, et ont dit attendre les résultats de l'enquête israélienne.
L'ONU a aussi demandé une enquête "complète et transparente".
La Défense civile palestinienne avait fait état de nombreux corps "carbonisés" dans l'incendie qui a ravagé le camp de déplacés de Barkasat, géré par l'Unrwa.
L'armée israélienne a affirmé mardi que ses munitions utilisées dimanche dans la frappe ne pouvaient pas avoir "à elles seules" provoqué l'incendie.
J.Hasler--NZN