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La présidente du Pérou, Dina Boluarte, a été auditionnée mardi par les procureurs du parquet dans le cadre d'une nouvelle enquête la concernant portant sur la désactivation de l'unité de police qui a perquisitionné en mars son domicile dans l'affaire dite du "Rolexgate".
Mme Boluarte, 61 ans, est ressortie du tribunal après trois heures d'audition, sans faire de déclaration à la presse.
Son avocat, Juan Carlos Portugal, a indiqué qu'elle avait répondu "absolument à tout, malgré le fait que de nombreuses questions du ministère public étaient très tendancieuses et suggestives".
Le parquet a ouvert une enquête préliminaire contre Mme Boluarte pour abus de pouvoir et dissimulation, après l'ordre donné le 9 mai par l'ancien ministre de l'Intérieur, Walter Ortiz, de désactiver l'unité de la police qui soutient le parquet dans les enquêtes pour corruption visant de hauts fonctionnaires, et qui avait perquisitionné le domicile de la présidente fin mars.
Le gouvernement avait alors assuré qu'une autre division de la police pouvait remplir cette fonction.
Mme Boluarte est également visée dans deux autres affaires, l'une pour le délit présumé de corruption passive dans le cadre de ce scandale des montres de luxe non déclarées, l'autre pour le délit présumé d'homicide, après la répression des manifestations qui ont fait plus de 50 morts après son arrivée au pouvoir le 7 décembre 2022.
Le procureur général a présenté lundi devant le Parlement une plainte visant Mme Boluarte dans le cadre du "Rolexgate". C'est aux députés de dire désormais s'ils ordonnent à la justice de poursuivre la présidente. Le Parlement est contrôlé par des députés de droite favorables à Mme Boluarte.
En cas de poursuites, la présidente ne pourra, en vertu de la Constitution, être soumise à un procès avant juillet 2026, date de la fin de son mandat
Le Pérou a connu six présidents en huit ans, au milieu de la pire vague d'instabilité de son histoire moderne.
P.Gashi--NZN