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Le ministre de la Défense américain et son homologue chinois ont entamé vendredi à Singapour de rares pourparlers directs synonymes d'espoir d’un dialogue militaire plus approfondi afin de tempérer les différends, selon la délégation américaine.
La première rencontre de ce type depuis 2022 a débuté peu après 13H00 locales (05H00 GMT) en marge du Dialogue Shangri-La, forum sur la défense qui se tient jusqu'à dimanche.
Ce forum annuel, organisé de vendredi à dimanche, qui réunit des chefs de la Défense du monde entier, dont le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, est devenu ces dernières années un baromètre des relations américano-chinoises.
Ce rendez-vous intervient une semaine après d'importantes manœuvres militaires conduites par la Chine, lors desquelles des navires de guerre et des avions de chasse chinois ont encerclé Taïwan, dont Pékin revendique la souveraineté.
L'île est soutenue militairement par les Etats-Unis, qui s'opposent à toute modification par la force de son statut, sans appeler à son indépendance.
La Chine a accusé le nouveau président de Taïwan Lai Ching-te de pousser l'île vers "la guerre", le taxant d'être un "dangereux séparatiste".
Les rivalités en mer de Chine méridionale, revendiquée en grande partie par Pékin, devraient aussi figurer en toile de fond de ce forum.
Pékin voit d'un très mauvais oeil le renforcement des liens de défense de Washington dans la région Asie-Pacifique, en particulier avec les Philippines, et le déploiement régulier de navires de guerre et d'avions de combat dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale.
L'administration du président américain et la Chine ont intensifié leurs communications pour apaiser les frictions entre rivaux dotés de l'arme nucléaire, le secrétaire d'Etat Antony Blinken s'étant rendu à Pékin et à Shanghai le mois dernier.
L’une des priorités a été la reprise du dialogue entre militaires.
Pékin avait suspendu les discussions militaires avec Washington fin 2022 en réponse à la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants.
Mais les deux puissances ont convenu après un sommet entre le dirigeant chinois Xi Jinping et Joe Biden en novembre de l’année dernière de reprendre les pourparlers militaires.
- Points de friction -
Cela comprend un canal de communication entre le chef du commandement américain pour l’Indo-Pacifique et les commandants chinois responsables des opérations militaires près de Taïwan, du Japon et en mer de Chine méridionale.
Avant que les présidents chinois et américain n’acceptent de reprendre le dialogue militaire, M. Austin avait prévenu que les incidents risquaient de devenir incontrôlables, en particulier en l’absence de lignes de communication ouvertes entre les forces américaines et chinoises.
La rencontre entre MM. Austin et Dong, leur première en personne, était largement attendue depuis leur discussion par téléphone en avril et laisse présager de nouveaux pourparlers militaires afin d'apaiser les tensions.
Ils prononceront également des discours ce week-end, dans lesquels ils devraient évoquer une série de points de friction concernant leurs pays.
De plus en plus préoccupé par le développement rapide des capacités militaires de la Chine, Washington a renforcé ses alliances et partenariats dans la région pour contrer les affirmations territoriales croissantes de Pékin.
Dans une communication sur le réseau social X vendredi matin annonçant son arrivée à Singapour, M. Austin a indiqué qu'il rencontrerait ses homologues régionaux et poursuivrait le travail de son département avec "des partenaires indo-pacifiques partageant les mêmes idées pour promouvoir notre vision commune d'une région libre et ouverte".
Le président philippin Ferdinand Marcos, qui a cherché à approfondir la coopération en matière de défense avec les Etats-Unis tout en s’opposant aux actions chinoises dans les eaux au large des Philippines, doit prononcer vendredi après-midi le discours d’ouverture du forum.
T.L.Marti--NZN