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Le gouvernement argentin et le Fonds monétaire international (FMI) négocient avec une "grande intensité" pour parvenir à un accord sur la dette argentine, et le paiement vendredi d'une première échéance 2022 de 700 millions de dollars dépend "de comment avancent les négociations", a indiqué jeudi la présidence.
"Ça discute, avec une grande intensité, avec un grand investissement et une grande volonté de parvenir à un accord. C'est une négociation qui a ses moments, jour après jour, heure après heure, comme ceux-ci" actuellement, a déclaré Gabriela Cerruti, la porte-parole présidentielle, en conférence de presse.
Le gouvernement d'Alberto Fernandez (centre-gauche) dialogue depuis deux ans avec le FMI, et plus encore ces dernières semaines, pour renégocier une dette de 44 milliards de dollars au total, legs d'un prêt contracté en 2018 par le précédent gouvernement (centre-droit).
Faute d'accord avec le FMI, l'Argentine devrait rembourser sur les trois ans à venir, entre capital et intérêts, plus de 19 milliards de dollars en 2022, à peu près autant en 2023, et environ 4 milliards en 2024. Et s'agissant de la première échéance de cette année, un peu plus de 700 millions dès ce vendredi.
"Le paiement dépend de comment avancent les négociations" et ce sont le président Fernandez et le ministre de l'Économie, Martin Guzman, "qui savent le moment exact" où se trouvent ces négociations, a déclaré Mme Cerruti, en réponse à une question sur la probabilité de voir l'Argentine honorer ou repousser l'échéance.
Le gouvernement argentin réclame avec insistance au FMI "du temps" pour rembourser la dette, un autre calendrier de paiements, arguant que les échéances sont "insoutenables" pour les réserves de l'Argentine.
Il demande aussi du temps pour ramener progressivement son déficit public à l'équilibre, sans étouffer la croissance qui a vu l'Argentine se redresser (+10,3% sur onze premiers mois de 2021), après trois ans de récession et l'impact du Covid-19.
A la mi-journée, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans le centre de Buenos Aires, jusqu'au palais présidentiel de Casa Rosada, à l'appel d'organisations situées à la gauche du gouvernement, pour refuser le remboursement de la dette, "une arnaque, illégitime et odieuse".
"Il faut suspendre tous les paiements. Ces milliards doivent être destinés à résoudre les problèmes structurels du pays", a déclaré à l'AFP Celeste Fierro, dirigeant du Front de la Gauche Unie. "Nous avons une pauvreté croissante, une crise économique, sociale et sanitaire, et plus que jamais nous avons besoin d'une mesure souveraine, qui serait d'arrêter de payer cette arnaque".
B.Brunner--NZN