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Les Etats-Unis, défendant une "nouvelle ère de sécurité" grâce à des alliances et des partenariats régionaux, ne peuvent "être en sécurité que si l'Asie l'est", a affirmé samedi le ministre américain de la Défense Lloyd Austin à Singapour.
M. Austin qui a assuré que la région Asie-Pacifique restait "une priorité" pour Washington, s'exprimait au lendemain de rares discussions avec son homologue chinois Dong Jun, qualifiées de "positives" par un porte-parole de Pékin.
Du Japon à l'Australie, les États-Unis ont approfondi leurs relations de défense dans la région, intensifié leurs exercices militaires conjoints et déployé régulièrement des navires de guerre et des avions de combat dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale, ce qui exaspère Pékin.
Répliquant à M. Austin, un responsable chinois a accusé les États-Unis de chercher à construire "une version Asie-Pacifique de l’Otan" pour maintenir leur hégémonie dans la région.
Les Etats-Unis représentent "le plus grand défi pour la paix et la stabilité dans la région", a déclaré samedi Le lieutenant-général Jing Jianfeng, au Dialogue Shangri-La, forum annuel sur la défense et la sécurité qui se tient jusqu'à dimanche à Singapour.
Au cours des trois dernières années, M. Austin a estimé qu'il y avait eu une "nouvelle convergence autour de presque tous les aspects de la sécurité" dans la région Asie-Pacifique, où il y avait une compréhension mutuelle de "la puissance des partenariats".
Cette "nouvelle convergence consiste à se rassembler et non à se diviser", a déclaré Austin. "Il s'agit du libre choix des États souverains".
Les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs alliances et leurs partenariats dans la région Asie-Pacifique, en particulier avec les Philippines, pour contrer la puissance et l'influence militaires croissantes de la Chine.
Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu a estimé quant à lui que la logique des blocs "n'est pas inéluctable".
"On a connu la logique de blocs avec la Guerre froide et on voit bien que cette logique de blocs se déplace vers le Pacifique nord, dont nous Français sommes riverains avec nos territoires d'outre-mer", a déclaré M. Lecornu, lors d'une discussion sur le renforcement des mécanismes de gestion de crise.
"Il ne faut pas renoncer à jouer la carte des organisations multilatérales", a-t-il ajouté.
Ce forum de Singapour auquel participent de nombreux responsables de la défense du monde entier intervient une semaine après d'importantes manœuvres militaires conduites par la Chine, lors desquelles des navires de guerre et des avions de chasse chinois ont encerclé Taïwan, dont Pékin revendique la souveraineté.
- Reprise du dialogue -
Vendredi, M. Austin et son homologue chinois Dong Jun ont eu de premières discussions substantielles entre chefs de la défense des deux pays depuis 18 mois, laissant espérer la poursuite d'un dialogue militaire qui pourrait contribuer à éviter que les conflits ne deviennent incontrôlables.
Les Etats-Unis et la Chine reprendront les communications entre militaires "dans les mois à venir", a déclaré M. Austin. De son côté, Pékin a salué la "stabilisation" des relations de sécurité entre les deux pays.
"J'ai dit au ministre Dong que s'il m'appelait pour une question urgente, je répondrais au téléphone", a ajouté M. Austin samedi.
Soulignant l'engagement des États-Unis dans la région, le secrétaire d'Etat américain a rappelé que la région Asie-Pacifique demeurait "un théâtre d'opérations prioritaire", soulignant que "les Etats-Unis ne peuvent être en sécurité que si l'Asie l'est".
Dans ce cadre, les Philippines, liées aux Etats-Unis par un traité de défense mutuelle, sont au coeur des efforts de Washington dans la région.
M. Austin a insisté samedi sur le fait que l'engagement des Etats-Unis à défendre les Philippines en vertu de leur traité de défense mutuelle restait "inébranlable", au moment où les accrochages entre navires chinois et philippins en mer de Chine méridionale sont de plus en plus fréquents et ravivent les craintes d'un conflit plus large.
A.Wyss--NZN