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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Chine de s'employer à "empêcher" des pays de participer à un Sommet de paix sur l'Ukraine, que Pékin a critiqué car la Russie n'y est pas conviée.
"Malheureusement, la Chine s'efforce aujourd'hui d'empêcher des pays de venir au Sommet de paix", a déclaré M. Zelensky à des journalistes, en marge d'un forum sur la sécurité à Singapour.
La Chine a indiqué que son président Xi Jinping ne participerait pas à ce sommet et le président américain Joe Biden ne s'est pas encore engagé.
"Nous sommes déçus que certains dirigeants mondiaux n'aient pas encore confirmé leur participation au Sommet de la paix", a déclaré M. Zelensky sans mentionner nommément la Chine ou les Etats-Unis.
Plus d'une centaine de pays et d'organisations se sont engagés à participer à ce Sommet prévu en juin en Suisse, a indiqué M Zelensky, exhortant les pays de la région Asie-Pacifique à s'y joindre.
La Chine a estimé vendredi qu'il lui serait "difficile" de participer à ce sommet si la Russie n'y est pas conviée, une déclaration approuvée par Moscou.
"Il existe un décalage évident entre d'un côté les dispositions prises pour la conférence et de l'autre les demandes de la Chine et les attentes générales de la communauté internationale, ce qui rend difficile la participation de la Chine", a déclaré vendredi Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Sinon, la conférence pourra difficilement jouer un rôle substantiel dans le retour de la paix", a-t-elle ajouté lors d'un briefing de presse.
Le dirigeant ukrainien a rencontré plus tôt dimanche le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, entretien qu'il a qualifié de "très bon".
M. Zelensky avait salué vendredi "un pas en avant", à la suite du feu vert donné par les Etats-Unis à l'utilisation par Kiev d'armes fournies par les Américains pour frapper, sous conditions, des cibles sur le sol russe.
L'Ukraine peine à contenir une offensive terrestre russe dans la région de Kharkiv (nord-est), où Moscou a récemment réalisé ses plus grandes avancées territoriales en 18 mois.
Dans une communication sur X (ex-Twitter) après son entretien avec M. Austin, M. Zelensky a déclaré que les deux hommes avaient discuté "des besoins de défense de notre pays, du renforcement du système de défense aérienne de l'Ukraine, de la coalition F-16 et de la rédaction d'un accord de sécurité bilatéral".
- "soutien américain inébranlable" -
Le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, a expliqué dans un compte-rendu que M. Austin avait réitéré "le soutien inébranlable des États-Unis à l'Ukraine face à l'agression russe".
M. Zelensky s'est rendu ces derniers jours dans plusieurs pays européens pour appeler à davantage d'aide militaire pour son armée qui cède du terrain face aux attaques incessantes de la Russie.
Au dernier jour de ce sommet annuel sur la défense, sur fond de tensions autour de Taïwan et en mer de Chine méridionale, le ministre chinois de la Défense, Dong Jun, a prévenu que Pékin agirait "avec détermination et force" pour empêcher l'indépendance de Taïwan tout en réclamant plus de communications militaires avec les Etats-Unis.
"Nous avons toujours été ouverts aux échanges et à la coopération, mais cela exige que les deux parties se rencontrent à mi-chemin", a déclaré M. Dong, qui avait rencontré M. Austin vendredi, leur première rencontre directe depuis 18 mois.
"Nous pensons que nous avons besoin de plus d'échanges précisément parce qu'il existe des différends entre nos deux armées", a-t-il ajouté.
A l'issue de leur rencontre vendredi, M. Austin a déclaré que les conversations téléphoniques entre les commandants militaires américains et chinois reprendraient "dans les prochains mois".
Mais M. Dong a aussi souligné dimanche la détermination de la Chine à défendre sa souveraineté revendiquée sur Taïwan.
L'Armée populaire de libération de Chine "agira à tout moment avec détermination et force pour freiner l'indépendance de Taïwan et faire en sorte qu'elle ne réussisse jamais dans ses tentatives", a déclaré M. Dong, ajoutant que la retenue de Pékin en mer de Chine méridionale avait "des limites", à la suite d'une série d'accrochages entre navires chinois et philippins dans une zone contestée.
F.E.Ackermann--NZN