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Le procès pour détention illégale d'arme à feu du fils de Joe Biden, Hunter, a commencé mardi dans un tribunal fédéral de la côte est des Etats-Unis, à cinq mois du scrutin où le président démocrate espère être réélu face à son prédécesseur Donald Trump tout juste condamné.
Hunter Biden, 54 ans, qui s'est sorti d'années d'addictions à la drogue et à l'alcool, est une cible privilégiée des adversaires de son père - à commencer par Donald Trump - qui le considèrent comme le talon d'Achille de Joe Biden.
Le 30 mai, un tribunal pénal de l'Etat de New York à Manhattan a jugé l'ex-président républicain (2017-2021) coupable de falsifications comptables censées cacher un paiement de 130.000 dollars pour éviter un scandale sexuel avant la présidentielle victorieuse de 2016. Un verdict sans précédent contre un ex-président américain.
Du côté de la famille Biden, Hunter est poursuivi pour avoir menti sur sa consommation de drogues lorsqu'il avait acquis une arme à feu en 2018, ce qui est considéré comme un crime aux Etats-Unis.
La première journée au tribunal de Wilmington, le fief des Biden dans le petit Etat du Delaware, s'était conclue lundi par la sélection des 12 jurés où il avait été question d’addictions aux drogues, d'usage des armes à feu aux Etats-Unis et de leurs opinions personnelles et politiques sur le président démocrate candidat à sa réélection.
Hunter Biden peut compter sur le soutien de son clan, dont sa femme Melissa Cohen Biden et sa belle-mère Jill Biden, qui étaient toutes les deux à l'audience lundi.
Mardi, Melissa Cohen et Hunter Biden sont arrivés main dans la main.
Le procès devrait durer une à deux semaines.
Le président Biden, 81 ans, est resté silencieux sur cette affaire.
"En tant que président, je ne vais pas commenter une procédure fédérale en cours mais, en tant que père, j'ai un amour infini pour mon fils, j'ai confiance en lui", a-t-il toutefois écrit lundi dans un communiqué.
- Inculpé de fraude fiscale -
Hunter Biden a plaidé en octobre non coupable dans cette affaire.
Le jury devra se prononcer sur deux chefs d'accusation portant sur des mensonges présumés dans les documents nécessaires à l'achat d'un revolver en 2018, et un troisième sur la possession illégale de cette arme.
Les procureurs devraient insister sur la chronologie puisque Hunter Biden affirme être guéri de ses addictions depuis 2019, mais qu'il n'avait pas coché la case toxicomane sur le formulaire lors de l'achat de cette arme l'année précédente.
La défense fait valoir qu'il ne se considérait pas à l'époque comme un toxicomane et qu'il ne s'agissait donc pas d'un mensonge.
En cas de condamnation, Hunter Biden encourt jusqu'à 25 ans de prison, mais en pratique de telles poursuites aboutissent rarement à elles seules à de la prison ferme.
Il a par ailleurs été inculpé en décembre de fraude fiscale pour s'être soustrait, par un "stratagème", à l'obligation de payer 1,4 million de dollars d'impôts. Il a plaidé non coupable dans ce dossier, pour lequel son procès se tiendra en septembre en Californie (ouest), où il réside désormais.
Ces deux procès pourraient parasiter les efforts de Joe Biden, en campagne pour sa réélection, pour marquer le contraste avec son adversaire républicain, visé par quatre procédures pénales distinctes.
Les débats au procès porteront certainement sur le livre de Hunter Biden "Les Belles Choses" (2021), dans lequel il raconte la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de crack autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, d'éphémères amours avec la veuve de son frère...
Avocat puis homme d'affaires, il s'est reconverti dans la peinture.
Joe Biden, vieux routier de la politique américaine comme sénateur depuis les années 1970 et vice-président de Barack Obama (2009-2017) avant d'être président, a été frappé par des tragédies familiales.
Il a perdu son fils Beau Biden, mort d'un cancer du cerveau en 2015, sa fille Naomi et sa première femme Neilia en 1972 dans un accident de voiture.
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J.Hasler--NZN