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Emmanuel Macron s'est offert vendredi un ultime bain de foule avant les élections européennes, ciblé par les oppositions qui l'accusent d'instrumentaliser les commémorations du Débarquement aux dernières heures d'une campagne qui voit La France insoumise afficher un regain d'optimisme.
Avant de recevoir son homologue américain Joe Biden en visite d'Etat samedi, le président français est allé à la rencontre du public à Bayeux.
Entre selfies et photographes, une dame a plaidé pour une "Europe forte". "Il faut la défendre aussi", lui a répondu le chef de l'Etat après avoir prononcé un dernier discours dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire du Débarquement.
La campagne officielle s'arrêtera à 23h59 avant le vote qui débutera samedi midi en outre-mer, puis dimanche dans le reste de la France.
Mais les Insoumis grignotent des points. Une série de sondages quotidiens IFOP-Fiducial crédite la liste de Manon Aubry d'une hausse de 1,5 points en trois jours (9%). Un sondage Elabe la place à 9,5%. Et le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon de promettre une "nuit noire" aux sondeurs dimanche.
"Toutes les remontées de terrain sont les mêmes : cartons pleins (...) même dans les beaux quartiers, ou les +nids de bobos+", a estimé vendredi Jean-Luc Mélenchon sur son blog.
- Europe "bloquée" -
Jeudi soir, 7,6 millions de téléspectateurs ont écouté Emmanuel Macron sur TF1 et France 2 selon Médiamétrie.
Le chef de l'Etat a estimé être "dans son rôle" en s'exprimant à trois jours du scrutin, pour appeler à voter en raison du fort niveau d'abstention attendu, autour de 50%, même si un ultime sondage IFOP-Fiducial laissait entrevoir un regain de participation à 52,5%.
Il a aussi justifié son intervention par la montée de l'extrême droite. "Si demain la France envoie une très grande délégation d'extrême droite, si d'autres grands pays le font, l'Europe peut se retrouver bloquée", a averti le président.
Un argument repris vendredi par le Premier ministre Gabriel Attal et la tête de liste macroniste Valérie Hayer : "il y a un risque que demain, au Parlement européen, il y ait des gens qui détestent l'Europe qui arrivent en nombre et qui nous empêchent de travailler à votre service", a souligné cette dernière.
"A chaque fois qu'Emmanuel Macron parle, il crée des électeurs pour le Rassemblement national", a répliqué Marine Le Pen sur RTL. "Je viens dire aux électeurs, mettez-lui des limites", a-t-elle appelé, accusant aussi le chef de l'Etat "d'instrumentaliser le conflit ukrainien".
- "Dynamique" -
Ce duel entre Emmanuel Macron et le RN exaspère les autres candidats, "comme si c'était le débat auquel on était condamné pour toujours", a critiqué François-Xavier Bellamy sur Sud Radio.
"Le 9 juin au soir, il ne se passera rien. Jordan Bardella ment en disant +Votez pour moi et Macron va partir+", a commenté Eric Zemmour (Reconquête) sur Europe1/CNews.
Son concurrent, Raphaël Glucksmann, tient lui son dernier meeting vendredi soir à Lille, avec le soutien de Martine Aubry, figure de la gauche et maire de la ville.
Avec l'espoir d'inverser les courbes ? "C'est le moment de concrétiser cette dynamique et de la rendre inarrêtable", a-t-il lancé en conférence de presse dans la matinée.
Autre heureux présage selon le candidat: un sondage sorti des urnes aux Pays-Bas où le centre-gauche bascule légèrement en tête devant le Parti de la liberté du populiste Geert Wilders, néanmoins en forte hausse par rapport à 2019.
Quant à l'écologiste Marie Toussaint, qui pourrait ne pas atteindre les 5% nécessaires pour envoyer des députés au Parlement européen, elle finira par un tractage à Bordeaux après avoir obtenu le vote d'une autre tête de liste, Pierre Larrouturou, inquiet qu'il n'y ait plus d'écologistes à Strasbourg.
Le parti animaliste a lui reçu le soutien de Brigitte Bardot qui les a jugés "formidables" sur RTL. Reste à savoir si cela sera suffisant pour aller au-delà des 2,2% obtenus en 2019.
lum-far-ama-sac/hr/cbn
S.Scheidegger--NZN