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Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'entretient mardi avec les ténors de l'opposition israélienne dans le cadre d'une nouvelle tournée au Moyen-Orient destinée à défendre un plan de cessez-le-feu à Gaza soutenu par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Après le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant, le chef de la diplomatie américaine rencontre mardi en matinée à Tel-Aviv, Benny Gantz, membre démissionnaire du cabinet de guerre israélien, puis le chef de l'opposition Yaïr Lapid, avant de se rendre en Jordanie.
Cette huitième tournée régionale du secrétaire d'Etat depuis le début de la guerre dans le territoire palestinien intervient alors que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi un projet de résolution américaine soutenant le plan de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.
"Ce Conseil a envoyé un message clair au Hamas: acceptez l'accord de cessez-le-feu sur la table. Israël l'a déjà accepté et les combats pourraient s'arrêter aujourd'hui si le Hamas faisait de même", a réagi l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield.
Dans un communiqué, le Hamas a "salué" la résolution du Conseil de sécurité en soulignant qu'il "souhaite réaffirmer sa volonté de coopérer avec les frères médiateurs pour entamer des négociations indirectes concernant la mise en œuvre de ces principes".
Le mouvement islamiste fait ainsi référence à ses exigences sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza et un retrait complet des forces israéliennes du territoire.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie mais est appelé à jouer un rôle dans l'après-guerre à Gaza, a qualifié de "pas dans la bonne direction" le vote au Conseil de Sécurité.
- "La voie au calme" -
Après une étape en Egypte, où il a appelé les pays de la région à "faire pression sur le Hamas" pour qu'il accepte un cessez-le-feu, Antony Blinken a rencontré lundi Benjamin Netanyahu pendant environ deux heures à Jérusalem pour discuter du plan et de Gaza.
M. Blinken a souligné que "la proposition sur la table ouvrirait la voie au calme le long de la frontière nord d'Israël" avec le Liban et "à une intégration plus poussée" d'Israël "avec les pays de la région", selon le département d'Etat.
"Je crois fermement que l'écrasante majorité" des Israéliens et des Palestiniens "veulent croire à un avenir" dans lequel les deux peuples "vivraient en paix et en sécurité", a-t-il ajouté.
Dans la nuit, des frappes israéliennes se sont poursuivies à travers la bande de Gaza, des sources hospitalières faisant état de Palestiniens tués dans le centre du territoire, où se concentrent depuis une semaine les bombardements israéliens.
En Cisjordanie, quatre Palestiniens, dont l'un était soupçonné par Israël d'une attaque, ont été tués tard lundi soir par l'armée israélienne près de Ramallah, nouvelles tensions locales en marge de la guerre à Gaza.
Au Liban, cinq personnes ont été tuées lundi avant minuit, dont trois Syriens travaillant avec le Hezbollah, dans des frappes israéliennes visant un convoi de camions-citernes qui entrait au pays depuis la Syrie voisine, selon une ONG et une source militaire.
- "Besoin d'un accord" -
En Israël, Benjamin Netanyahu a subi un revers politique avec la démission dimanche du cabinet de guerre du ministre centriste Benny Gantz, qui exige l'adoption d'un "plan d'action" d'après-guerre et dont la priorité est d'obtenir la libération des otages.
Et tôt mardi son ministre de la Défense Yoav Gallant a voté contre le gouvernement sur un projet de loi controversé visant à encadrer de manière limitée la conscription des juifs ultra-orthodoxes sans les astreindre au service militaire comme le reste du pays.
Malgré ces tensions internes, M. Netanyahu dit maintenir son objectif d'éliminer le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Et cherche, selon une partie de la presse israélienne, à surfer sur une opération ayant permis de libérer quatre otages samedi. Mais le ministère de la Santé du Hamas soutient que 274 Palestiniens ont été tués dans cette opération, un bilan qui n'a pas pu être vérifié de manière indépendante.
Quant aux familles d'otages, elles demandent pour la plupart un accord et non d'autres opérations à l'instar d'Orit Meir, la mère d'Almog Meir Jan, un des otages libérés. Les otages "ont besoin d'un accord pour rentrer chez eux sains et saufs", a-t-elle dit lundi.
- "La destruction partout" -
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée israélienne.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait au moins 37.124 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
Et le 7 mai, Israël a lancé une offensive terrestre sur la ville de Rafah (sud), qui a poussé un million de Palestiniens à fuir et entraîné la fermeture du poste-frontière avec l'Egypte, crucial pour l'entrée de l'aide dans le territoire.
A Jabaliya, dans le nord de Gaza, Soad Al-Qanou tente, elle, de sauver son jeune enfant, Amjad, amaigri par la malnutrition, dit-elle à l'AFP: "Cette guerre a détruit nos vies et les a mises sens dessus dessous. Il n'y a pas de nourriture, pas de boisson, c'est le siège et la destruction partout".
O.Pereira--NZN