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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi les alliés de son pays à augmenter leur aide en matière de défense aérienne pour contrer les pilonnages russes meurtriers à l'ouverture d'une conférence internationale à Berlin.
"C'est la terreur des missiles et des bombes qui aide les troupes russes à progresser sur le terrain", a déclaré M. Zelensky devant un panel de hauts responsables européens.
"Tant que nous ne priverons pas la Russie de la possibilité de terroriser l'Ukraine, (le président russe Vladimir) Poutine n'aura aucun intérêt réel à rechercher une paix équitable", a-t-il appuyé, jurant que "la défense aérienne est la réponse".
M. Zelensky participe mardi à Berlin à une conférence internationale pour la reconstruction de l'Ukraine qui réunit des représentants de gouvernements et du secteur privé, dont dix Premiers ministres.
Son agenda diplomatique est chargé avec un déplacement en Italie pour le sommet des dirigeants du G7 jeudi puis la "Conférence sur la paix en Ukraine" qui rassemblera samedi et dimanche en Suisse plus de 90 pays et organisations, mais pas la Russie ni la Chine.
Le chancelier allemand est allé dans le sens de M. Zelensky, exhortant les alliés occidentaux à faire plus pour permettre à l'Ukraine de se défendre contre les bombardements russes sur ses infrastructures vitales et civiles.
"Ce dont l'armée ukrainienne a le plus besoin aujourd'hui, ce sont des munitions et des armes, notamment pour la défense aérienne", a-t-il déclaré rappelant notamment que Berlin a récemment décidé de livrer un troisième système de défense antiaérienne Patriot.
"Je voudrais demander à tous ceux qui sont ici aujourd'hui de soutenir notre initiative de défense aérienne ukrainienne, avec tout ce qui est possible", a-t-il lancé.
"Nous devons avant tout fournir à l'Ukraine ce dont elle a besoin pour se défendre", a abondé la présidente de la Commission européen Ursula von der Leyen devant la conférence à Berlin.
- Pas de "paix dictée" -
Olaf Scholz a réaffirmé qu'il n’y aurait "pas de victoire militaire, ni de paix dictée" par Vladimir Poutine.
"Promouvoir cette prise de conscience, tel est l'enjeu du sommet de la paix qui se réunira ce week-end en Suisse", a déclaré le dirigeant.
La sécurité énergétique et la restauration du réseau électrique ukrainien seront également au centre des discussions en Suisse.
Volodymyr Zelensky a affirmé mardi que les bombardements russes sur les infrastructures énergétiques avaient conduit à diviser par deux la production électrique de l'Ukraine depuis l'hiver.
Selon lui, 80% de la production thermique et un tiers de la production hydroélectique ont été détruites par les frappes russes, qui ont visé ces derniers mois de nombreuses centrales ukrainiennes, après une campagne de bombardements l'année précédente qui avait déjà conduit à des coupures massives.
Conséquence des frappes russes, l'opérateur national Ukrenergo a annoncé mardi étendre le rationnement de courant à travers le pays, avec des restrictions prévues de 14H00 à 23H00 (11H00-21H00 GMT).
- Actifs russes -
Au G7, les chefs d'Etats et de gouvernement espèrent parvenir à un accord sur l'utilisation des actifs russes gelés par les Occidentaux pour fournir à l'Ukraine un soutien budgétaire et l'aider à reconstruire le pays.
Lors de la précédente conférence sur la reconstruction, "j'ai déclaré que nous devrions transférer à l'Ukraine le revenu des actifs russes immobilisés", a déclaré Mme von der Leyen.
"Lors du sommet du G7, nous discuterons de la manière dont l'Ukraine peut (en) bénéficier encore plus rapidement", a-t-elle dit.
Les pays de l'Union européenne ont fait un premier pas en adoptant début mai un accord pour saisir les revenus provenant des avoirs de la Russie gelés afin d'armer l'Ukraine, une manne représentant entre 2,5 et 3 milliards d'euros par an.
Les Etats-Unis veulent toutefois aller plus loin et ont mis la pression sur les pays du G7 pour se rallier à un méga-prêt d'environ 50 milliards de dollars garanti par les futurs intérêts générés par les actifs russes immobilisés.
Mais de nombreuses questions demeurent, notamment celle de savoir qui émettrait la dette et ce qui se passerait si les avoirs étaient débloqués dans l'éventualité d'un accord de paix.
O.Hofer--NZN