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Les dirigeants du G7 réunis jeudi en Italie ont accueilli à bras ouverts le président ukrainien Volodymyr Zelensky, scellant à l'occasion un accord sur l'utilisation des actifs russes gelés par les Occidentaux pour aider Kiev à se défendre.
M. Zelensky a rejoint les chefs d'Etat et de gouvernement du "Groupe des 7" (Etats-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon) à Borgo Egnazia, près de Bari dans les Pouilles (sud).
Joe Biden, Olaf Scholz, Emmanuel Macron et leurs homologues se sont donné rendez-vous dans cette luxueuse station balnéaire pour discuter de nouvelles aides et d'un complexe mécanisme de soutien financier permettant de faire fructifier, au profit de l'Ukraine, les actifs russes gelés par les Occidentaux.
La présidente de la Commission européenne Usrsula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sont également conviés à la table des grandes puissances, dont la Russie a été exclue après son annexion de la Crimée en 2014.
Volodymyr Zelensky n'a pas fait de déclaration à son arrivée mais il avait indiqué plus tôt dans la journée sur Telegram s'attendre "à ce que des décisions importantes soient prises aujourd'hui".
Après Paris et Berlin, Washington a de fait confirmé jeudi "un accord politique" sur les actifs russes.
Face à la perspective d'un retour à la Maison Blanche de Donald Trump et l'incertitude autour des conséquences de son élection pour l'Ukraine, les pays du G7, dont font partie les principaux soutiens militaires et financiers de l'Ukraine depuis l'invasion russe de février 2022, veulent sécuriser le financement de cette aide.
A l'initiative des Etats-Unis, ils ont donc acté le principe d'un prêt de 50 milliards de dollars pour Kiev, garanti par les futurs intérêts générés par les actifs russes immobilisés.
Les Etats-Unis sont "disposés à prêter jusqu'à 50 milliards pour assurer que l'objectif de 50 milliards soit atteint, mais il y aura d'autres prêteurs, ce qui signifie que le véritable chiffre américain est plus bas", a expliqué un haut responsable de la Maison Blanche.
"Il s'agit d'un prêt solidaire", a-t-il souligné. La part de chaque pays dans ce prêt n'est pas encore connue.
Le président Joe Biden et Volodymyr Zelensky signeront aussi jeudi en Italie un accord bilatéral de sécurité, et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, annoncera une nouvelle aide de 242 millions de livres (286 millions d'euros).
- Tensions avec la Chine -
Washington a en outre annoncé mercredi une nouvelle salve de sanctions visant à freiner l'effort de guerre russe, en ciblant des entités situées en Russie et dans des pays comme la Chine, la Turquie et les Emirats arabes unis.
En déplacement à Berlin mardi, M. Zelensky a appelé ses alliés à augmenter leurs livraisons de moyens anti-aériens. Il se rendra ensuite en Suisse pour une "Conférence sur la paix en Ukraine" qui rassemblera samedi et dimanche plus de 90 pays et organisations, mais ni la Russie ni la Chine.
Autre sujet sensible pour Washington et ses alliés du G7, les tensions avec la Chine, soutien de Moscou et dont Américains et Européens dénoncent les surcapacités industrielles qui inondent leurs marchés de produits subventionnés à bas prix.
Accusant notamment Pékin de doper illégalement ses constructeurs de véhicules électriques, la Commission européenne a menacé mercredi d'imposer des droits de douane supplémentaires. La Chine a menacé jeudi de porter plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Alarmé par la surenchère entre Occidentaux et Pékin, le secrétaire général des Nations unies a déploré les "divisions" entre les deux blocs "nourries par des rivalités géopolitiques".
"Les nouvelles barrières douanières introduites chaque année ont presque doublé depuis 2019", a déploré Antonio Guterres, qui participera lui aussi au G7.
- La guerre à Gaza -
Selon un responsable européen, le sommet des Pouilles doit servir à "coordonner" la stratégie du G7 sur ce dossier qui sera au menu des débats vendredi.
Alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas est entré dans son 9e mois, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a effectué une énième tournée au Proche-Orient pour tenter de sauver le plan de cessez-le-feu annoncé le 31 mai par Joe Biden.
Le G7 a déjà exprimé son soutien à ce plan mais le Hamas a proposé certains amendements "irréalisables", selon M. Blinken. De son côté, Israël n'a pas annoncé officiellement sa position et poursuit sans répit son offensive, lancée sur la bande de Gaza en riposte à l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas sur son sol.
Ch.Siegenthaler--NZN