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Abrogation de la réforme des retraites, Smic à 1.600 euros, lutte contre l'antisémitisme... La gauche a dévoilé vendredi son programme commun pour les législatives sous la bannière du "Nouveau Front Populaire", loin des fractures des Républicains où l'audience sur le recours d'Eric Ciotti contre son expulsion a débuté dans la confusion.
Lors du scrutin des 30 juin et 7 juillet, "ce sera soit l'extrême droite, soit nous", a lancé Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, lors d'une conférence de presse commune avec l'ensemble des principaux partis de gauche, des Insoumis à Place publique, le mouvement de Raphaël Glucksmann.
Le programme commun proposera "une rupture totale avec la politique d'Emmanuel Macron", a assuré le coordinateur de LFI Manuel Bompard, tandis que la représentante de Place publique Aurore Lalucq a reconnu "des pas incroyables" effectués entre les partis sur la question de l'antisémitisme, l'un des points les plus conflictuels à gauche depuis le début du conflit au Proche-Orient.
"Nous sommes en train de vous faire la démonstration que quand l'essentiel est en jeu, nous sommes là", s'est félicité le patron du Parti socialiste Olivier Faure, qui a largement fait valider l'accord par son Conseil national dans la matinée, avec seulement huit oppositions.
- ISF rétabli -
Le texte cosigné prévoit ainsi l'abrogation de trois réformes symboliques: celle des retraites, de l'assurance chômage et la loi immigration.
Il promet l'indexation des salaires sur l'inflation, le rétablissement d'un impôt sur la fortune, "renforcé avec un volet climatique" et de "généraliser la taxation des superprofits au niveau européen". L'augmentation du Smic à 1.600 euros net (1.398,69 euros actuellement) a également été actée.
Questions ultra-sensibles, la nouvelle coalition de gauche condamne "les massacres terroristes du Hamas" le 7 octobre en Israël et reconnait une "explosion inquiétante sans précédent" des "actes racistes, antisémites et islamophobes". "La lutte contre le racisme" et "l'antisémitisme", sera "au coeur" du projet, a promis le patron du PCF Fabien Roussel.
D'autres sujets de désaccord persistant sont tout de même laissés de côté, comme le nucléaire et l'OTAN.
Et la question épineuse de l'incarnation à Matignon, en cas de victoire de la gauche, n'est pour le moment pas tranchée. Plusieurs noms circulent, de Jean-Luc Mélenchon à l'ancien syndicaliste Laurent Berger en passant par l'Insoumis François Ruffin ou les socialistes Valérie Rabault et Boris Vallaud.
Les partis ont convenu que celui qui aura le plus de députés proposera un candidat, ce qui avantage a priori LFI, puisque le partage des circonscriptions lui en accorde 229, contre 175 au PS, 92 aux Ecologistes et 50 aux communistes.
- "Gouvernement d'union nationale" -
A droite, au contraire, Les Républicains n'en finissent pas de se déchirer. Après avoir exclu leur président Eric Ciotti mercredi, les membres du bureau national se sont à nouveau réunis en visio tôt vendredi pour "valider" cette décision.
Et l'audience en référé pour examiner la validité de l'exclusion s'est ouverte, en l'absence de l'intéressé, dans la confusion vendredi matin devant le tribunal judiciaire de Paris, plusieurs avocats se revendiquant comme seul représentant légitime de LR. La décisions est attendue vers 19H00.
Répudié pour avoir conclu un accord électoral avec le Rassemblement national, le député sortant des Alpes-Maritimes a déjeuné jeudi avec ses nouveaux alliés Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Le président du RN a assuré sur BFMTV que le parti d'extrême droite présentera "un candidat commun" avec LR "dans 70 circonscriptions".
Parmi ces prises de guerre figureront la conseillère régionale d'Ile-de-France Babette de Rozière et des "anciens ou actuels élus LR de Paris", a précisé Sébastien Chenu sur France 2. Le parti à la flamme va également investir l'ancien magistrat Charles Prats et l'ex-éditorialiste de CNews Guillaume Bigot.
Il faudra s'attendre à "un certain nombre de surprises dimanche" lors du dépôt des listes, a prévenu Mme Le Pen lors d'un déplacement dans son fief d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). "Nous avons la possibilité de gagner ces élections et de faire un gouvernement d'union nationale", a-t-elle insisté, renvoyant à son poulain Jordan Bardella la responsabilité de "choisir son équipe".
Le candidat désigné du RN pour Matignon en cas de victoire sera lui aussi en campagne cet après-midi dans une exploitation agricole du Loiret.
- "Accords de boutique" -
Le Premier ministre Gabriel Attal était, lui, à La-Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), où il a dénoncé "des accords de boutique" à droite comme à gauche.
Parfois coupé par des militants de gauche qui scandaient "Assez des 49.3", il a dit préférer se concentrer sur le pouvoir d'achat ou la sécurité, sujets sur lesquels il entend "aller beaucoup plus fort" durant la campagne.
Il doit ensuite se rendre dans une entreprise en banlieue de Nantes, pour parler économie.
La veille, Emmanuel Macron a lui convoqué l'argument des Jeux olympiques pour défendre sa majorité.
Les Français "n'ont pas envie d'avoir des Jeux olympiques qui se présentent mal", a ajouté le chef de l'Etat, en marge du G7 en Italie.
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S.Scheidegger--NZN