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Fin de partie sur les intentions des uns et des autres: les postulants aux législatives dans les 577 circonscriptions ont jusqu'à dimanche 18H00 pour déposer leur déclaration de candidature en préfecture, une démarche que ne fera pas Adriens Quatennens qui renonce à se présenter dans le Nord.
Condamné pour violences conjugales en 2022, et sous pression après son investiture par LFI dénoncée par les socialistes et les écologistes, le député sortant jette l'éponge.
Il ne souhaite pas que sa candidature "soit utilisée" contre le Nouveau Front populaire "dans un moment où toute l’énergie doit être utilisée pour battre l’extrême droite", a-t-il déclaré dans une allocution à la presse à Lille.
Saluant cette décision, LFI a annoncé investir un autre candidat et demande "le retrait de toute candidature dissidente". La militante féministe Amy Bah, soutenue par la maire socialiste de Lille Martine Aubry, s'était portée candidate contre Adriens Quatennens.
Candidatures dissidentes à gauche, alliances locales entre la droite et la majorité, ralliement de LR au RN... tout doit être acté dimanche soir, après plusieurs journées de grande confusion.
A gauche, l'offre est déjà connue depuis la formation du Nouveau Front populaire qui a réussi à se mettre d'accord en quelques jours sur un programme et des candidatures.
Mais, au lendemain de manifestations contre l'extrême droite qui ont réuni selon les autorités 250.000 personnes dans toute la France, dont 75.000 à Paris, cette alliance, qui rassemble de l'anticapitaliste Philippe Poutou à l'ancien président François Hollande, doit encore convaincre qu'elle est capable de résister à l'hétérogénéité de ses composantes.
Première crise traversée par la nouvelle alliance, LFI a refusé d'investir plusieurs députés critiques de la ligne de Jean-Luc Mélenchon, comme Danielle Simonnet, Raquel Garrido et Alexis Corbière.
"Les investitures à vie n'existent pas" au sein de notre mouvement, a cinglé le tribun, mettant en cause leur "loyauté".
Les députés écartés devraient maintenir leur candidature, même sans l'étiquette insoumise.
Au lendemain de la candidature surprise de l'ex-président François Hollande en Corrèze sous la bannière du Nouveau Front populaire, l'ancien Premier ministre Lionel Jospin (1997 à 2002) a, lui, aussi défendue la nouvelle union à gauche, seule "digue", selon lui, capable de contenir le parti d’extrême droite.
Il a aussi dénoncé dans Le Monde "l’arrogance" et la "légèreté" du président de la République dans son choix de dissoudre l'Assemblée.
- Pouvoir d'achat -
Au centre, après la déroute des européennes et "la sidération" de la dissolution, la majorité tente de se remobiliser peu à peu sous la houlette de Gabriel Attal.
Sur le pouvoir d'achat, premier thème mis en avant par les Français, le Premier ministre a promis samedi plusieurs mesures en cas de victoire de son camp : une baisse des factures d'électricité de 15% "dès l'hiver prochain" ou une hausse du montant de la prime dite "Macron", versée par les entreprises à leurs salariés.
Du côté de LR, après la rocambolesque semaine consécutive au choix solitaire de son président Eric Ciotti de s'allier avec le RN, on tente tant bien que mal de maintenir une ligne indépendante de l'exécutif comme de l'extrême droite.
Mais dans plusieurs départements - comme celui du Premier ministre, les Hauts-de-Seine - des "pactes de non agression" entre la majorité et la droite semblent de facto se mettre en place, et des députés LR sortants seront assurés de pouvoir candidater sans macroniste contre eux.
Sans la condamner moralement, l'ancien président Nicolas Sarkozy a dénoncé dimanche l'alliance entre Eric Ciotti et le Rassemblement national, une erreur stratégique, selon lui, car le patron contesté de LR risque de devenir un simple "supplétif" du RN.
A l'extrême droite, la clôture des candidatures permettra de juger des ralliements entrainés par le député des Alpes-Maritimes.
Si le patron du RN Jordan Bardella a annoncé qu'il y aurait "un candidat commun" "dans 70 circonscriptions", le Niçois semble n'avoir aucune figure nationale avec lui.
Autre incertitude à l'extrême droite: le nombre de candidats Reconquête depuis qu'Eric Zemmour en a exclu Marion Maréchal et ses proches, les accusant de l'avoir "trahi" pour le RN. Si l'ancien journaliste veut des candidats partout, certains responsables locaux de son mouvement ont annoncé soutenir des candidats RN.
Reste à savoir si cette clarification dans l'offre électorale aura un impact chez les électeurs. Selon un sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune dimanche, un Français sur trois souhaite une victoire du RN, un sur quatre de l'alliance de gauche et un sur cinq de Renaissance.
Marine Le Pen a assuré qu'elle ne demanderait pas la démission du président Macron en cas de large victoire de son camp. "Je suis respectueuse des institutions, je n'appelle pas au chaos institutionnel. Il y aura simplement une cohabitation", a-t-elle déclaré au Figaro.
W.F.Portman--NZN