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Le Premier ministre chinois Li Qiang sera accueilli par le Parlement australien à Canberra lundi, pour une grande cérémonie symbolique de bienvenue, avant d'aborder avec son homologue australien Anthony Albanese plusieurs sujets épineux, dont les droits humains et l'influence de la Chine dans le Pacifique.
En visite en Australie depuis samedi, Li Qiang s'est rendu dimanche dans une région viticole, deux ans après la levée des sanctions chinoises sur les vins australiens.
Il a aussi annoncé le prêt de deux pandas géants pour remplacer ceux confiés depuis 2009 au zoo d'Adélaïde et n'ont toujours pas donné naissance à de petits ursidés, Nouvelle illustration de la "diplomatie du panda" de Pékin, qui envoie à travers la planète ses ursidés pour sceller l'amélioration de ses relations diplomatiques.
La Chine et l'Australie étaient ces dernières années à couteaux tirés, en particulier depuis une demande australienne d'enquête en 2020 sur l'origine de la pandémie de Covid-19, que Pékin estimait politique, et la décision de Canberra d'exclure l'équipementier Huawei de son réseau 5G.
La Chine avait alors relevé ses taxes sur nombre de produits australiens, en particulier le vin, le bœuf et l'orge. Depuis l'arrivée des travaillistes au pouvoir en 2022, la plupart de ces surtaxes ont été levées à la faveur d'un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra.
Plus haut responsable chinois en visite en Australie depuis 2017, M. Li a profité de son voyage pour mettre en avant le commerce, l'amitié et l'amour de la Chine pour les produits australiens, dont le vin rouge.
Cependant, le Premier ministre australien Anthony Albanese s'est engagé à aborder des points bien plus délicats de tension géopolitique et d'"intérêt national" lors de leur rencontre à huis clos à Canberra lundi.
- Manifestations attendues -
L'une des questions les plus urgentes et importantes, aux yeux de l'Australie, est le sort de l'écrivain dissident Yang Hengjun, emprisonné en Chine.
M. Yang, qui possède la nationalité australienne, a été condamné à mort avec sursis en février, après qu'un tribunal de Pékin l'a reconnu coupable d'espionnage, des accusations que beaucoup considèrent comme motivées par des considérations politiques.
Ces derniers mois, l'Australie a également réprimandé l'armée chinoise pour son comportement "inacceptable" et "dangereux" dans le ciel et les eaux internationales, et a appelé à la retenue en mer de Chine méridionale.
Malgré ces griefs, Minglu Chen, chercheuse à l'université de Sydney, estime que l'Australie allait veiller à atténuer les critiques à l'encontre de son principal partenaire commercial, qui pèse pour 30% de ses exportations.
"Je pense que cette visite a une signification symbolique. C'est un bon geste", estime-t-elle auprès de l'AFP.
La police australienne a prévenu que des "actions de protestation" étaient attendues, aux abords des pelouses qui entourent le Parlement.
Des barrières métalliques ont été érigées afin de limiter les éventuelles échauffourées entre les partisans de la Chine et les défenseurs des droits de l'Homme.
Un petit groupe de manifestants s'était déjà heurté à la police lors de la visite du ministre des Affaires étrangères Wang Yi à Canberra en mars, brandissant des drapeaux tibétains et scandant "Free Tibet" devant l'ambassade de Chine.
Ch.Siegenthaler--NZN