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Vingt-deux personnes ont été tuées et 45 autres blessées dans des tirs près d'un bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la bande de Gaza, où les combats entre l'armée israélienne et le mouvement palestinien Hamas se poursuivent samedi.
Des échanges de tirs ont éclaté tôt samedi entre combattants palestiniens et forces israéliennes dans la ville septentrionale de Gaza, selon un journaliste de l'AFP. Dans le quartier de Zeitoun, des témoins ont vu des hélicoptères israéliens tirant sur des combattants palestiniens.
L'armée a affirmé samedi que ses troupes avaient "éliminé" la veille "plusieurs terroristes" dans le centre de la bande de Gaza et la région de Rafah, dans le sud.
Vendredi également, l'armée a échangé de nouveaux tirs transfrontaliers avec le Hezbollah libanais, un allié du Hamas, signe des tensions exacerbées à la frontière israélo-libanaise, qui font craindre une extension du conflit.
Dans le sud du territoire palestinien assiégé, des tirs "de gros calibre" ont provoqué vendredi soir "un afflux massif de victimes vers l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge", situé à proximité de son bureau et qui "a reçu 22 morts et 45 blessés", a indiqué le CICR, sans préciser l'origine des frappes.
- "Zone humanitaire" -
Le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, territoire dirigé par le Hamas, a lui accusé Israël d'avoir "ciblé les tentes des civils déplacés à Al-Mawasi", faisant état de 25 morts et 50 blessés.
Un porte-parole de l'armée israélienne a affirmé à l'AFP qu'"une première enquête suggère que rien n'indique qu'une frappe ait été effectuée" par l'armée à Al-Mawasi.
Assise sur un parpaing, une femme palestinienne pleure samedi devant le corps d'un proche enveloppé dans une bâche blanche, tué dans ces tirs.
Des hommes portent sur un brancard le corps d'une autre victime, tandis que se dressent derrière eux des murs noircis par les flammes.
De la fumée s'échappe encore des cendres dans un bout de terrain réduit à un champ de débris calcinés.
- "Aucun lieu sûr" -
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre sur Israël, entraînant la mort de 1.194 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 41 sont mortes selon l'armée.
En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne notamment. Son armée a alors lancé une offensive tous azimuts à Gaza, qui a fait jusqu'à présent 37.551 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas.
Cette offensive a provoqué un désastre humanitaire: la population, privée de tout, survit dans des conditions extrêmement difficiles, cernée par des frontières hermétiquement fermées. L'aide internationale, essentielle pour répondre aux besoins immenses de la population, a du mal à arriver, déplore l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une pause quotidienne annoncée récemment par Israël sur une route du sud, présentée comme un moyen de faciliter l'entrée de l'aide par le passage israélien de Kerem Shalom vers Gaza, n'a eu "aucun impact", selon l'OMS. L'entrée de l'aide "a été minime" et la récupérer à Kerem Shalom est dangereux.
Dans le petit territoire palestinien où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens, "plus d'un million de personnes se déplacent constamment" dans l'espoir de trouver un lieu sûr alors qu'"aucun lieu n'y est sûr", a déclaré le Dr Thanos Gargavanis, responsable des urgences à l'OMS.
- Violences transfrontalières -
Tandis que les négociations en vue d'un cessez-le-feu piétinent, la guerre à Gaza a provoqué une flambée de violence à la frontière israélo-libanaise, où les confrontations sont quasiment quotidiennes. Les échanges de tirs entre l'armée et le Hezbollah, un mouvement armé et financé par l'Iran, se sont intensifiés récemment.
Dans une allocution télévisée, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a averti mercredi qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement, après que l'armée israélienne a annoncé que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés".
Vendredi, le mouvement chiite a affirmé avoir lancé des drones explosifs sur une position militaire à la frontière nord d'Israël et mené des attaques aux roquettes et drone contre d'autres cibles militaires frontalières. Au Liban, des médias ont signalé des frappes et des bombardements israéliens contre plusieurs localités du sud du pays.
Le Liban ne doit pas devenir "un autre Gaza", a plaidé le patron de l'ONU Antonio Guterres, en soulignant les craintes d'un embrasement régional.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé à "éviter une nouvelle escalade au Liban".
J.Hasler--NZN