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L'armée israélienne a mené samedi de nouvelles frappes meurtrières dans la bande de Gaza, dont l'une visant, selon le Hamas, une école abritant des déplacés dont 16 ont été tués, les violences ne connaissant pas non plus de répit avec le Hezbollah au Liban voisin.
Alors que la guerre à Gaza entre dimanche dans son 10e mois, le gouvernement du Hamas qui dirige le territoire palestinien a annoncé que 16 personnes avaient été tuées dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés dans le camp de Nousseirat (centre).
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté ces informations dans l'immédiat.
Dans le même temps, les efforts diplomatiques ont été relancés en vue d'un cessez-le-feu et d'une libération des otages retenus à Gaza, Israël annonçant l'envoi la semaine prochaine d'une délégation pour poursuivre les pourparlers avec les médiateurs qataris.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée israélienne.
Israël a juré de détruire le mouvement palestinien, qu'il classe comme organisation terroriste à l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne. Son offensive militaire sur le territoire palestinien a fait 38.098, en majorité des civils, selon des données samedi du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Dans la petite bande de terre dévastée, où Israël assiège quelque 2,4 millions de personnes dans des conditions jugées "désastreuses" par l'ONU, l'eau et la nourriture manquent. Selon les Nations unies, 80% de la population est déplacée et plusieurs habitants, dont des enfants, sont morts de malnutrition.
- "Massacre" -
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a fustigé comme un "massacre odieux" la frappe sur l'école de Nousseirat, affirmant que 50 personnes avaient également été blessées et transférées vers l'hôpital des martyrs d'Al Aqsa.
D'après le bureau de presse du gouvernement du Hamas, 7.000 déplacés se trouvaient dans l'école.
Plus tôt, les secouristes avaient fait état de 10 personnes tuées, dont trois journalistes locaux, par une frappe sur une maison du camp. Un quatrième journaliste a été tué à Gaza-ville (nord), selon le bureau de presse du Hamas.
Les combats se sont en outre poursuivis à Choujaïya, un quartier est de Gaza-ville, où les soldats mènent une opération terrestre appuyée par l'aviation depuis le 27 juin.
L'armée a affirmé y avoir tué "des terroristes du Hamas" et détruit des "armes et infrastructures" dont des tunnels, accusant "l'ennemi de chercher à rétablir une base" dans le quartier.
Les soldats bataillent aussi à Rafah (sud), où des témoins ont fait état de tirs à l'artillerie lourde dans le centre de la ville. Selon l'armée "des cellules terroristes ont été éliminées" et "plusieurs tunnels détruits et des armes saisies".
L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a affirmé que deux de ses employés avaient été tués à al-Bureij (centre) sans autre précisions.
Après neuf mois de conflit, l'armée israélienne a dû de nouveau intervenir dans plusieurs secteurs qu'elle avait dit contrôler, dont Choujaïya.
La guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens entre Israël et le Hezbollah libanais des deux côtés de la frontière.
Un "responsable local" du mouvement pro-iranien a été tué par une attaque de drone israélien sur un véhicule près de Baalbek, dans l'est du Liban à quelque 100 km de la frontière, selon une source proche du Hezbollah.
Le puissant mouvement pro-iranien, qui a ouvert un front avec Israël en soutien au Hamas, a annoncé avoir lancé dans la journée des "drones explosifs contre un site militaire" à Beit Hillel dans le nord d'Israël.
L'armée a fait état de "l'interception d'une cible aérienne suspecte" et de la chute à Beit Hillel "d'appareils hostiles", et affirmé avoir bombardé des "cibles terroristes" dans le sud du Liban.
- "Ramener les otages maintenant" -
Dans ce contexte, de nouveaux efforts sont en cours pour un cessez-le-feu à Gaza, à l'approche d'une visite aux Etats-Unis du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui doit s'adresser au Congrès le 24 juillet.
A l'issue d'entretiens vendredi à Doha du chef du Mossad israélien, David Barnea, le bureau de M. Netanyahu a annoncé qu'une équipe poursuivrait "la semaine prochaine" les négociations au Qatar.
Il a fait état d'"écarts" persistants avec le Hamas, qui a de son côté annoncé de nouvelles "idées".
Depuis plusieurs mois, les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte se heurtent aux exigences jusque là inconciliables des deux camps.
Benjamin Netanyahu affirme vouloir continuer la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et la libération de tous les otages, le Hamas réclamant de son côté un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien de Gaza avant un accord.
"Notre gouvernement doit réaliser que ramener les otages à la maison maintenant est la chose la plus importante", affirme à l'AFP Shay Dickmann, une étudiante en médecine de 29 ans, dont la cousine est otage à Gaza.
"A cause de toi nous mourrons, sors de nos vies", peut-on lire sur une pancarte avec la photo de Benjamin Netanyahu, lors d'un nouveau rassemblement à Tel-Aviv contre son gouvernement et pour la libération des otages.
E.Schneyder--NZN