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Le président américain Joe Biden est reparti en campagne dimanche, déterminé à ne rien lâcher malgré la pression croissante d'élus démocrates pour qu'il abandonne la course à la Maison Blanche.
Le démocrate de 81 ans doit participer à deux réunions de campagne en Pennsylvanie, un Etat clé dans la course à la Maison Blanche, avant d'entamer une semaine éprouvante avec un sommet de l'Otan à Washington.
Il s'exprimera d'abord lors d'une messe dans une église noire à Philadelphie avant d'aller à la rencontre de syndicalistes et de sympathisants en fin de journée à Harrisburg.
Il se montre généralement plus à l'aise dans ce type d'évènement, comme vendredi dernier lors d'un meeting dans le Wisconsin, un autre Etat clé, où il avait assuré qu'il resterait coûte que coûte dans la course, appuyé il est vrai par un téléprompteur.
Le candidat démocrate a fort à faire pour effacer l'impression désastreuse laissée par son débat face à Donald Trump, le 27 juin.
Et il n'a pas complètement levé les doutes sur sa capacité à mener à bien sa campagne après une interview télévisée vendredi soir.
"Je pense que le président doit en faire plus", relevait dimanche un sénateur démocrate proche du président, parlant d'une semaine à venir "absolument cruciale". Chris Murphy l'a fortement incité à aller au devant des citoyens et de multiplier les rencontres sans prompteur.
"Je pense que tout cela doit se faire dans les prochains jours. Le temps presse. Cette semaine sera vraiment importante et vitale pour le pays et pour le président", a déclaré le sénateur sur CNN.
- La voix du "Seigneur" -
Car la pression d'élus démocrates inquiets s'accentue.
Le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a convoqué dimanche une réunion (virtuelle) des principaux élus du parti afin de discuter de la meilleure façon de procéder, alors que le Congrès revient en session cette semaine.
Au moins un sénateur démocrate, Mark Warner, s'efforcerait d'organiser un forum similaire au sein de la chambre haute, a rapporté la presse américaine.
Cinq parlementaires démocrates ont déjà demandé sans ambiguïté à Joe Biden de renoncer à se présenter en novembre, craignant, comme l'a dit samedi l'élue Angie Craig, qu'il ne soit pas en mesure de "mener une campagne efficace et de gagner contre Donald Trump".
Dans ce qui avait été présenté comme une interview télévisée décisive après son débat râté, Joe Biden a jugé vendredi que personne d'autre que lui n'était "plus qualifié" pour battre Donald Trump. Or, les sondages le placent en nette difficulté face à son adversaire républicain en novembre.
Lors de cet échange sur la chaîne ABC, il a aussi esquivé à plusieurs reprises la question de savoir si son état physique et mental s'était dégradé durant son mandat. Or, ce sont bien ses capacités cognitives qui font l'objet de très vives discussions.
"Je passe un test cognitif tous les jours", a-t-il déclaré. "Non seulement je fais campagne, mais je dirige aussi le monde", a-t-il ajouté après avoir expliqué sa contre-performance lors du débat par son "épuisement".
- Trump discret -
Pendant ce temps, Donald Trump, resté inhabituellement discret ces derniers jours, se délecte des déchirements parmi les démocrates sur son réseau Truth Social.
L'équipe de campagne de Joe Biden est déterminée, malgré tout, à aller de l'avant alors que le président Biden jure qu'il ne lâchera rien, sauf si le "Seigneur" devait le lui demander.
Elle a dévoilé un intense plan de bataille pour le mois de juillet prévoyant une avalanche de spots télévisés, des déplacements dans tous les Etats clés, et notamment dans le sud-ouest du pays pendant la convention républicaine (15-18 juillet).
La Première dame Jill Biden, qui selon la presse américaine presse son mari à se maintenir dans la course, doit elle faire campagne lundi en Georgie, en Floride et en Caroline du Nord, selon un communiqué de ses services.
La semaine s'annonce ardue pour Joe Biden, qui doit participer à une intense séquence internationale en accueillant de mardi à jeudi un sommet des dirigeants de l'Otan.
Il devra là aussi s'atteler à rassurer les alliés, alors que nombre de pays européens redoutent une victoire de Donald Trump en novembre, lui qui entretient le flou sur le soutien américain à l'alliance militaire occidentale.
E.Leuenberger--NZN