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Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, proche du Kremlin, s'est rendu lundi à Pékin pour rencontrer le président chinois Xi Jinping pour, selon lui, une "mission de paix" après une tournée à Kiev et à Moscou.
Son séjour surprise dans la capitale chinoise intervient après sa visite controversée à Moscou vendredi, où le dirigeant hongrois s'était entretenu avec le président russe Vladimir Poutine à propos de la guerre en Ukraine.
M. Orban, dont le pays exerce pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne (UE), a hérissé les partenaires européens de Budapest, qui affichent un soutien sans faille à Kiev et ont coupé les ponts avec la Russie depuis son invasion de l'Ukraine en février 2022.
Viktor Orban est le seul dirigeant dans l'UE à être resté proche du Kremlin.
"Mission de paix 3.0", a écrit Viktor Orban sur le réseau social X, à son arrivée tôt lundi à l'aéroport de Pékin où il a été accueilli par Hua Chunying, une vice-ministre des Affaires étrangères et porte-parole de la diplomatie chinoise.
Le dirigeant hongrois a ensuite été reçu en matinée par le président chinois Xi Jinping, a rapporté l'agence de presse Chine nouvelle qui n'a pas donné plus de détails sur cette rencontre dans l'immédiat.
Les deux hommes avaient déjà eu l'occasion de s'entretenir en privé en mai lors d'une visite d'Etat de Xi Jinping en Hongrie.
A cette occasion, le président chinois avait salué un "partenariat stratégique" exemplaire dans l'UE, appelant la Hongrie à jouer "un rôle plus important" dans le "développement" des relations entre Pékin et Bruxelles.
- Navettes diplomatiques -
Pékin et Budapest sont sur la même longueur d'onde sur le dossier ukrainien, plaidant pour un règlement pacifique du conflit tout en restant proche du Kremlin.
Avant Pékin et Moscou, Viktor Orban avait fait le 2 juillet un déplacement à Kiev, le premier depuis la guerre en Ukraine, pour y rencontrer son président Volodymyr Zelensky.
M. Orban avait appelé à un "cessez-le-feu", à rebours des positions des Ukrainiens et de leurs alliés européens.
Le dirigeant ukrainien a rejeté cette idée, estimant que Moscou l'utiliserait pour se renforcer.
Le projet ukrainien demande le retrait total des troupes russes du pays, y compris de la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014, et le paiement des dommages causées depuis l'invasion en février 2022.
L'Ukraine a un besoin crucial de l'aide occidentale pour résister à la Russie et Washington, son principal soutien, a annoncé une prochaine enveloppe supplémentaire de 2,3 milliards de dollars, notamment pour des systèmes de défense antiaérienne.
Le Premier ministre hongrois se démarque par son opposition à cette assistance. En début d'année, il avait mis son veto à une enveloppe de 50 milliards d'euros de l'UE, qui a finalement été validée avec retard.
P.Gashi--NZN