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Des milliers de personnes sont attendues jeudi aux cérémonies marquant le 29e anniversaire du massacre des musulmans de Srebrenica, deux mois après la création à l'ONU d'une Journée internationale de commémoration de ce génocide.
Les participants assisteront aux funérailles de quatorze victimes dont les restes ont été retrouvés et identifiés depuis le précédent anniversaire du massacre. Parmi elles, un mineur, Beriz Mujic, qui avait 17 ans, et dont le frère et le père ont également été tués, selon l'Institut bosnien pour les personnes disparues.
La guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95) a fait près de 100.000 morts, mais le massacre de Srebrenica est le seul crime de ce conflit à avoir été qualifié de génocide par la justice internationale - le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et la Cour internationale de Justice (CIJ).
Après avoir pris le 11 juillet 1995 cette ville-enclave, déclarée "zone protégée de l'ONU" et dans laquelle vivaient plus de 40.0000 personnes, dont beaucoup de déplacés, les forces Serbes de Bosnie, dirigées par le général Ratko Mladic, se sont livrées à des exécutions de masse.
En l'espace de quelques jours, environ 8.000 hommes et adolescents bosniaques (musulmans) y ont été tués. Tous les autres habitants en ont été expulsés.
A ce jour, les restes - souvent retrouvés incomplets - de 6.988 victimes ont été enterrés, dont 6.751 dans un centre mémorial de Srebrenica et 237 dans d'autres cimetières, selon une porte parole de l'Institut bosnien pour les personnes disparues, Emza Fazlic.
"Les restes de ces victimes ont été retrouvés dans 87 fosses communes, mais nous recherchons encore environ mille personnes", a dit Mme Fazlic à l'AFP.
Les chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie pendant le conflit, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, ont été condamnés à perpétuité par le TPIY pour le génocide de Srebrenica, tout comme une cinquantaine d'autres coupables, par le TPIY et par la justice bosnienne.
La gravité de ce crime continue d'être relativisée par des dirigeants politiques de l'entité serbe de Bosnie et de la Serbie, qui rejettent la qualification de génocide.
"Il n'y a pas eu de génocide à Srebrenica", a encore répété le 23 mai le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, peu avant l'adoption de la résolution créant une journée commémorative par l'Assemblée générale de l'ONU, fustigée par les dirigeants serbes de Bosnie et par la Serbie.
Le déni du génocide est passible depuis 2021 de six mois à cinq ans de prison. Aucune condamnation n'a été prononcée à ce jour.
"Il n'y a pas de place parmi nous pour ceux qui nient le génocide, essayent de réécrire l'histoire et glorifient les criminels de guerre", ont affirmé mercredi dans un communiqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et le commissaire à l'Elargissement, Oliver Varhelyi.
P.Gashi--NZN