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Une quarantaine de corps ont été découverts vendredi dans deux quartiers de la ville de Gaza, visés par des opérations militaires israéliennes, selon la Défense civile du territoire palestinien, après que Joe Biden a fait état de "progrès" dans les discussions en vue d'une trêve.
Au dixième mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les combats se poursuivent du nord au sud de la bande de Gaza, en particulier dans la ville éponyme.
Des médias du Hamas ont fait état de "plus de 70 frappes aériennes" dans le territoire palestinien assiégé, où le ministère de la Santé a dit que "32 martyrs, dont une majorité d'enfants et de femmes, avaient été transférés dans des hôpitaux" dans la nuit.
- "Corps sur les routes" -
Dans le sud-ouest de la ville de Gaza (nord), "environ 40 martyrs" ont par ailleurs été découverts vendredi dans les quartiers de Tal al-Hawa et d'al-Sinaa, selon la Défense civile faisant état de dizaines d'autres corps "sur les routes et les décombres".
Jeudi, une soixantaine de corps avaient déjà été découverts sous des décombres à Choujaïya, un quartier est, après la fin d'une vaste opération israélienne qui a dévasté le secteur, selon la même source.
Des témoins et un correspondant ont vu des soldats se retirer de certains quartiers de Gaza-ville. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat.
Dans le quartier Al-Rimal, l'armée israélienne a laissé derrière elle "des destructions massives et des bâtiments incendiés", a déclaré vendredi à l'AFP Tariq Ghanem, un enseignant 57 ans.
L'armée avait appelé mercredi tous les habitants de la ville de Gaza à évacuer, soit quelque 300.000 à 350.000 personnes, selon l'ONU.
"J’ai été déplacée quatre fois", lance Oum Ihab Arafat, assise sur un tas de sable entourée de ses enfants. "Je veux une trêve totale pour que nous puissions rentrer chez nous", ajoute-elle encore.
Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a indiqué dans un communiqué avoir reçu "des centaines d'appels ces derniers jours de personnes appelant désespérément à l'aide" à Gaza.
"Des familles entières sont coincées et cherchent désespérement à être en sécurité", selon le CICR.
Dans le centre-ville de Gaza, un correspondant de l’AFP y a vu des bâtiments calcinés, d'autres immeubles fortement endommagés ou complètement rasés, avec pour fond sonore le bourdonnement incessant de drones israéliens.
Dans le sud, l'armée israélienne a dit poursuivre ses opérations à Rafah, où elle a "éliminé de nombreux terroristes en combats rapprochés et par des frappes aériennes".
L'aviation israélienne a visé des sites de lancement de projectiles à Beit Hanoun (nord) après des tirs vers le sud d'Israël, selon cette même source.
- Appel à libérer les otages -
Alors que la frontière israélo-libanaise est le théâtre d'affrontements quotidiens entre Israël et le Hezbollah libanais, allié du Hamas, des sirènes ont de nouveau retenti vendredi dans le nord d'Israël. Un projectile tiré du Liban est tombé sur un terrain vague en Israël, sans faire de blessé, d’après l’armée.
La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.
"Le Hamas et les autres groupes armés doivent libérer immédiatement et sans conditions tous les otages civils", a appelé vendredi Amnesty International. "La prise d'otages est un crime de guerre".
En riposte à l'attaque du 7 octobre, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 38.345 morts, en majorité des civils, a annoncé jeudi le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
La situation dans le territoire assiégé est désastreuse: l'aide humanitaire est en attente du côté palestinien du point de contrôle de Kerem Shalom (sud). L'ONU et Israël se rejettent la responsabilité du blocage des distributions.
Sur le plan diplomatique, des efforts sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis ont été relancés pour avancer vers un cessez-le-feu et une libération des otages.
- "Questions complexes" -
"Il s'agit de questions difficiles, complexes. Il y a encore des lacunes à combler. Nous faisons des progrès. La tendance est positive", a lancé le président américain, Joe Biden, vendredi.
A propos des négociations indirectes en cours, Hossam Badran, un membre du bureau politique du Hamas, a indiqué vendredi que son mouvement avait proposé un "gouvernement non-partisan et doté de compétences nationales" pour diriger Gaza et la Cisjordanie après la guerre.
Jeudi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré le chef de la délégation israélienne de retour de Doha, David Barnea, directeur du Mossad (renseignements extérieurs) pour faire le point sur l'avancement des pourparlers, selon un communiqué officiel.
De même source, une délégation menée par le chef du Shin Bet (sécurité intérieure), Ronen Bar, devait se rendre jeudi soir au Caire poursuivre des pourparlers.
Le Hamas a annoncé dimanche une concession, disant accepter de négocier sur la libération des otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, ce qu'il avait jusqu'à présent toujours réclamé.
M. Netanyahu a lui toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.
M.Hug--NZN