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L'ex-président américain Donald Trump, candidat républicain à l'élection de novembre, a été évacué samedi d'un meeting de campagne en Pennsylvanie avec du sang coulant sur son oreille, après que des détonations ont été entendues, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le tireur présumé et un spectateur ont été tués, selon des médias américains.
Donald Trump "est en sécurité", a annoncé un porte-parole du Secret Service, chargé de la protection des présidents et ex-présidents, tandis que son équipe de campagne assurait qu'il était en bonne santé et "examiné dans une structure médicale" sur place.
Il s'agissait du dernier meeting de Donald Trump avant la convention républicaine, où il doit être officiellement investi candidat du Parti républicain face au président sortant démocrate Joe Biden à l'élection de novembre.
Donald Trump, qui venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades sur les migrants qu'il accuse son successeur démocrate d'avoir laissé massivement entrer dans le pays, a aussitôt été mis au sol par les agents du Secret Service.
Des cris d'effroi ont fusé dans l'assistance. Au bout de quelques instants, Donald Trump s'est relevé, la chevelure ébouriffée et sans sa casquette rouge, entouré par les agents. "Laissez-moi prendre mes chaussures", l'a-t-on entendu leur dire.
Il a ensuite été escorté de l'estrade jusqu'à sa voiture, levant le poing en l'air à plusieurs reprises en signe de défi, sous les acclamations de ses partisans.
"On a vu beaucoup de gens se jeter à terre, l'air confus. J'ai entendu les coups de feu, ça sonnait comme quelque chose entre des pétards et un pistolet de petit calibre", a déclaré à l'AFP sur place un sympathisant, John Yeykal.
Le président Biden a été informé de la situation, a annoncé la Maison Blanche. Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s'est déclaré "horrifié".
Elon Musk a réagi en apportant son soutien à Donald Trump et en lui souhaitant un "prompt rétablissement".
- "Election existentielle" -
Les conséquences de cet événement sur la campagne sont encore incalculables.
Ces derniers jours, l'attention se focalisait sur les doutes quant à l'état physique et mental de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump, 78 ans, depuis leur débat du 27 juin, marqué par la performance calamiteuse du candidat démocrate. Quelque 20 parlementaires l'appellent désormais à se retirer.
La vice-présidente Kamala Harris, envisagée comme une possible alternative, l'a de nouveau assuré samedi de sa loyauté et de sa confiance, lors d'un événement de campagne à Philadelphie, peu avant le meeting de Donald Trump dans ce même Etat clé de Pennsylvanie.
"Il s'agit de l'élection la plus existentielle, la plus lourde de conséquences et la plus importante de notre vie et nous avons toujours su qu'elle serait difficile", a-t-elle dit.
"Mais si nous savons une chose de notre président, Joe Biden, c'est que c'est un battant", a relevé Mme Harris. "Donc nous allons continuer à nous battre, à nous mobiliser et en novembre nous allons gagner. Nous allons gagner", a-t-elle assuré.
L'intéressé a lui-même répété vendredi dans le Michigan (nord) qu'il restait dans la course. "Je suis candidat et nous allons gagner", a lancé un Joe Biden galvanisé à ses partisans à Detroit.
Il a également reçu samedi un soutien de poids, la figure de la gauche américaine Bernie Sanders.
"Assez! M. Biden n'est peut-être pas le candidat idéal, mais il sera le candidat et doit être le candidat. Et avec une campagne efficace qui parle aux familles travailleuses de leurs besoins, il va non seulement battre M. Trump, mais le battre largement", a déclaré le sénateur de 82 ans dans une tribune au New York Times, appelant les démocrates "à cesser les chamailleries et pinaillages".
Tous les sondages depuis le débat indiquent que sa prestation désastreuse, si elle fait flamber les inquiétudes des Américains sur sa capacité à gouverner encore longtemps, ne déplace pas beaucoup les lignes électorales.
Mais beaucoup semblent donner un avantage relatif au républicain pour novembre. La tendance la plus inquiétante pour le démocrate reste son retard persistant dans certains Etats décisifs.
I.Widmer--NZN