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L'ex-président américain Donald Trump a été blessé à l'oreille lors d'une apparente tentative d'assassinat par balle au cours d'un meeting samedi, qui bouleverse une campagne présidentielle déjà sous haute tension.
Outre le tireur présumé, non encore identifié, un spectateur a été tué et deux autres ont été grièvement blessés, a annoncé le Secret Service, chargé de la protection des présidents et ex-présidents.
"J'ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite", a affirmé Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. "Il est incroyable qu'un tel acte puisse se produire dans notre pays", a-t-il ajouté.
Donald Trump "est en sécurité", a indiqué le Secret Service.
Le président démocrate Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à l'élection de novembre, s'est dit soulagé d'apprendre que le républicain soit apparemment en bonne santé, et lui a parlé samedi soir. "Tout le monde doit condamner" de telles violences, a-t-il affirmé dans une allocution télévisée. Le président Biden, qui était dans le Delaware, rentre à Washington.
Ce meeting à Butler, en Pennsyvlanie (nord-est), était le dernier avant la convention républicaine qui débute lundi, et au terme de laquelle Donald Trump doit être officiellement investi candidat du Parti républicain à la présidentielle. Son équipe de campagne a confirmé samedi soir l'intention de l'ex-président de s'y rendre.
- "Laissez-moi prendre mes chaussures" -
Le candidat républicain, qui venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades sur les migrants, accusant Joe Biden de les avoir laissés massivement entrer dans le pays, a aussitôt été plaqué au sol par les agents du Secret Service.
Des cris d'effroi ont fusé dans l'assistance. Au bout de quelques instants, Donald Trump s'est relevé, la chevelure ébouriffée et sans sa casquette rouge, entouré par les agents. "Laissez-moi prendre mes chaussures", l'a-t-on entendu leur dire.
Il a ensuite été escorté de l'estrade jusqu'à sa voiture, levant le poing en l'air à plusieurs reprises en signe de défi, sous les acclamations de ses partisans.
"On a vu beaucoup de gens se jeter à terre, l'air confus. J'ai entendu les coups de feu", a déclaré à l'AFP sur place un sympathisant, John Yeykal.
Erin Autenreith, 66 ans qui était "assise au milieu du premier rang", face à Donald Trump, a raconté à l'AFP avoir d'abord cru à l'explosion de pétards. "Mais quand ils ont tous sauté sur l'estrade, qu'il l'ont entouré et fait tomber, c'est là qu'on s'est rendu compte que c'était vraiment des tirs", a-t-elle expliqué.
L'auteur présumé des tirs se trouvait à l'extérieur du meeting, a indiqué sur CNN le procureur du comté de Butler, Richard Goldinger.
- "Violence politique" -
"Pas de place pour la violence politique dans notre démocratie", a réagi l'ex-président démocrate Barack Obama.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s'est dit "horrifié".
"Cet acte horrible de violence politique dans un rassemblement de campagne pacifique n'a pas de place dans ce pays", a renchéri le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.
Le sénateur J.D. Vance, un des colistiers putatifs de Donald Trump, a lui incriminé les mises en garde des démocrates contre le risque de dérive autoritaire en cas de victoire du candidat républicain.
"Le postulat central de la campagne de Biden est de dire que le président Trump est un fasciste autoritaire qu'il faut arrêter à tout prix. Cette rhétorique a directement conduit à la tentative d'assassinat du président Trump", a-t-il affirmé.
Elon Musk a réagi à l'attentat en apportant son soutien à Donald Trump et en lui souhaitant un "prompt rétablissement".
Les conséquences de cet événement sur la campagne sont encore incalculables.
Ces derniers jours, l'attention se focalisait sur les doutes quant à l'état physique et mental de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump, 78 ans, depuis leur débat du 27 juin, marqué par la performance calamiteuse du candidat démocrate. Quelque 20 parlementaires l'appellent désormais à se retirer.
L'intéressé a lui-même répété vendredi dans le Michigan (nord) qu'il restait dans la course.
Il a également reçu samedi un soutien de poids, la figure de la gauche américaine Bernie Sanders qui, dans une tribune au New York Times, a appelé les démocrates "à cesser les chamailleries et pinaillages".
E.Schneyder--NZN