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Se disant "complètement sonnés" par la tentative d'assassinat de Donald Trump, des habitants de Milwaukee et de nombreux sympathisants appellent à faire retomber la tension à la veille de la convention républicaine censée couronner le candidat.
"Je pense que nous devons tous calmer le jeu", exhorte dimanche Martin Kutlzer, un habitant de cette ville du Wisconsin, inquiet "des tensions très vives des deux côtés".
Le républicain de 60 ans, qui arbore fièrement un t-shirt à l'effigie de Donald Trump, accuse le camp démocrate d'avoir attisé la haine contre son candidat en le comparant à Adolf Hitler.
Mais il regrette aussi certains propos incendiaires et sobriquets cruels de Donald Trump, pas non plus "souhaitables".
- "Jeter de l'huile sur le feu" -
"C'est effrayant que les gens s'enflamment à ce point à propos d'une élection", s'étrangle Becca, le long de la rivière Milwaukee, sur laquelle des policiers patrouillent en bateau.
La jeune femme, qui "penche plus à gauche qu'à droite", habite à quelques encablures du grand bâtiment moderne qui va accueillir la convention républicaine, "et avec tout ce qui se passe, nous sommes un peu nerveux".
"J'espère juste que cela ne va pas jeter encore plus d'huile sur le feu", souffle-t-elle.
"Tout le monde à qui je parle est juste complètement sonné", renchérit Lynn Quirk, croisée aux abords du complexe sportif, théâtre de ce grand événement politique, entouré de hautes grilles métalliques noires.
La sexagénaire, très affable, n'a pas résisté à la tentation d'assister en personne à l'afflux d'élus, bénévoles, militants à la casquette rouge et tout ce que le pays compte de journalistes politiques.
Mais ses voisins ont eux renoncé à "s'approcher de trop près", par crainte de débordements.
"C'est une période complètement délirante", lance-t-elle.
- Sécurité renforcée -
Avec ses plus de 50.000 participants, la grand-messe du Parti républicain, promettait déjà d'être un événement ultra sécurisé.
Depuis un an, les gérants des commerces et restaurants alentours sont contraints de participer à des réunions avec le Secret Service, responsable de la protection des présidents et anciens présidents américains.
Des renforts policiers ont été planifiés d'aussi loin que Fresno, en Californie.
Mais la tentative d'assassinat de Donald Trump chamboule forcément tout le dispositif.
"Les événements d'hier nous forcent évidemment à être plus vigilants", indique le capitaine Anthony Scott, venu de l'Indiana avec 60 de ses policiers.
"Nous avons échangé avec le Secret Service et notre point de contact au sein de la police de Milwaukee", détaille-t-il à l'AFP en effectuant une mission de reconnaissance dans le centre-ville.
Le président Joe Biden a exigé dimanche que l'ensemble du protocole de sécurité de la convention soit vérifié à nouveau.
La convention républicaine de Milwaukee promettait quatre jours de discours, de folklore politique, un grand rassemblement festif et patriote, ponctué par le lâcher de 100.000 ballons rouges, blancs et bleus.
La fête n'en sera pas gâchée pour autant, veut croire Becky, une des bénévoles de l'événement, venue de l'Etat de Washington, à l'autre bout du pays, pour assister à la convention.
"Cela me donne encore plus envie d'être là", insiste la sexagénaire, convaincue que la tentative d'assassinat de Donald Trump pourrait même "mobiliser les foules" pour la présidentielle de novembre.
O.Krasniqi--NZN