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Joe Biden et Donald Trump ont tous deux appelé dimanche les Américains à s'unir, au lendemain de la tentative d'assassinat contre l'ancien président républicain que les autorités fédérales jugent comme "un acte potentiel de terrorisme intérieur".
"Nous devons nous unir en tant que nation", a déclaré le président américain à la Maison Blanche, disant avoir eu samedi soir une "courte mais bonne conversation" avec son rival à la présidentielle de novembre.
L'ex-président de 78 ans et de nouveau candidat à la Maison Blanche a été blessé à l'oreille et avait été évacué, la joue ensanglantée, après plusieurs lors d'un meeting samedi à Butler en Pennsylvanie, qui ont fait un mort et deux blessés graves parmi les spectateurs.
La personne décédée a été identifiée comme étant un ancien pompier, Corey Comperatore, âgé de 50 ans, selon le gouverneur de cet Etat du nord-est.
- Miraculé -
Avant d'être évacué, l'ex-président a levé le poing en l'air en signe de défi, appelant à "combattre", une image qui tourne en boucle et déjà devenue historique.
"Seul Dieu a empêché l'impensable de se produire", a assuré dimanche le candidat républicain sur sa plateforme Truth Social.
"A cet instant, il est plus important que jamais que nous nous tenions unis", a ajouté l'ex-président.
Il aussi confirmé son intention de se rendre dès dimanche à , où a lieu la convention républicaine à partir de lundi et dont la sécurité sera renforcée.
- Le tireur a "agi seul" -
Le Secret Service, chargé de la protection des présidents et anciens présidents, a affirmé que le suspect, identifié comme étant Thomas Matthew Crooks, 20 ans, avait "tiré plusieurs coups de feu en direction de la scène depuis une position élevée" située à l'extérieur du périmètre du meeting à quelque 150 mètres de distance, avant d'être "neutralisé" par les agents.
Le FBI a confirmé dimanche que le tireur avait agi seul et qu'il n'avait pas d'appartenance idéologique identifiée.
"Nous enquêtons sur cette tentative d'assassinat mais la considérons également comme un potentiel acte de terrorisme intérieur", a déclaré l'agent du FBI Bobby Wells lors d'un point de presse. Le FBI a par ailleurs précisé que l'arme utilisée, un fusil semi-automatique, avait été achetée légalement.
Le mobile du tireur reste cependant inconnu, a dit le président Biden, appelant les Américains à ne pas tirer "de conclusions hâtives".
Le candidat républicain, qui venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades contre l'immigration, s'est aussitôt abrité derrière son pupitre avant d'être entouré et protégé par des agents. Il s'est ensuite relevé, la chevelure ébouriffée et le visage ensanglanté, avant d'être emmené jusqu'à un véhicule pour être évacué.
Dans l'assistance, des cris d'effroi ont fusé, des spectateurs se sont jetés à terre.
- La sécurité en question -
La tentative d'assassinat a suscité l'indignation chez nombre de dirigeants à travers le monde, du Royaume-Uni au Japon, en passant par la France et Israël.
L'événement a déjà ravivé les tensions politiques et des théories du complot ont inondé les réseaux sociaux.
De nombreux témoins ont déclaré avoir vu le suspect avant les tirs et avoir alerté la police de Butler.
"Très franchement, je suis surpris qu'il ait pu monter sur ce toit et tirer", a déclaré dimanche le procureur du comté de Butler, Richard Goldinger, à la chaîne MSNBC.
Le Secret Service a démenti dimanche avoir refusé des moyens supplémentaires pour assurer la sécurité de Donald Trump en amont du meeting.
Cet événement vient comme un révélateur des tensions politiques traversant une société américaine à cran.
Si l'impact sur la campagne reste à déterminer, l'attention qui se focalisait sur les doutes quant à la santé de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump depuis leur débat fin juin, est complètement retombée.
Le président américain a aussi reporté un déplacement prévu lundi au Texas (sud), et son équipe a décidé de suspendre temporairement ses publicités de campagne.
Pour Donald Trump, à l'inverse, cette séquence déjà historique pourrait se révéler positive pour lui sur le plan électoral, selon des experts.
G.Kuhn--NZN