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Israël a multiplié mardi les frappes sur la bande de Gaza, dévastée par plus de neuf mois de guerre avec le mouvement islamiste Hamas, Washington ayant renouvelé les critiques à l'égard de son allié en raison du nombre élevé de victimes civiles.
Déclenchée le 7 octobre après une attaque du Hamas sur le sol israélien, la guerre ne connaît aucun répit et les espoirs de trêve s'amenuisent malgré les efforts des pays médiateurs -- Qatar, Egypte et Etats-Unis -- pour parvenir à un cessez-le-feu.
Dénonçant des "massacres" commis par Israël "contre des civils non armés" dans la bande de Gaza, un dirigeant du Hamas a annoncé dimanche que le mouvement suspendait sa participation aux négociations indirectes mais était "prêt" à revenir à ces discussions lorsque le gouvernement israélien ferait preuve d'une "volonté sérieuse" d'aboutir.
L'armée israélienne poursuit mardi ses opérations dans la bande de Gaza, après les déclarations la veille du secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, estimant que le nombre de victimes parmi les civils palestiniens "restait inacceptable".
A l'aube mardi, quatre corps ont été retirés des décombres d'une maison à Khan Younès (sud), selon le Croissant-Rouge palestinien. Cinq corps ont été emmenés à l'hôpital Nasser, situé dans la ville, après une "attaque" à Rafah (sud), selon une source médicale de l'établissement.
Dans le centre, à Nousseirat, le Croissant-Rouge et la Défense civile ont fait état de plusieurs morts après un raid aérien israélien. "J'étais à cinquante mètres" et "j'ai vu un missile détruire un grand bâtiment", a affirmé Abou Ramzi Hamad, un témoin qui dit avoir vu "les dépouilles" de "toute une famille".
Inquiètes de l'intensification des opérations israéliennes, 13 ONG ont alerté sur la "détérioration" de l'accès à l'aide dans le territoire palestinien où la situation est catastrophique.
- "Bilan humain catastrophique" -
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait 38.713 morts, dont 49 ces dernières 24 heures, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.
Dimanche soir, la Défense civile a annoncé 15 morts dans une frappe sur une école abritant des déplacés dans un quartier de Gaza-ville, la sixième école bombardée en neuf jours dans le territoire.
Auparavant, le Hamas a affirmé que 22 personnes avaient été tuées à Nousseirat dans le bombardement d'une école de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.
L'armée israélienne a assuré avoir ciblé des "terroristes".
La diplomatie française a dénoncé mardi "les frappes de ces derniers jours" qui "alourdissent le bilan humain catastrophique parmi la population civile".
Plusieurs ONG parmi lesquelles Médecins Sans Frontières (MSF) et Médecins du monde ont elles dénoncé les "massacres" dans des "zones de sécurité" et le bombardement à Nousseirat.
- Torture -
Ces frappes "aggravent la catastrophe humanitaire", les ONG continuant "de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires" israéliennes, a déploré lundi soir MSF.
La prise du point de passage de Rafah par les Israéliens début mai a provoqué un "arrêt complet" de l'acheminement de l'aide, d'après les ONG qui affirment que 50% des foyers sont classés en situation "urgente" pour risque de famine dans le nord du territoire.
Israël accuse l'ONU d'être responsables des blocages des livraisons d'aide.
En outre, le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé lundi Israël de mener une "guerre de vengeance" contre des détenus palestiniens arrêtés dans le cadre du conflit.
Un avocat du Département des affaires des détenus a dénoncé des actes de torture, dont des "viols" et violences "psychologiques", selon les témoignages de détenus auxquels il a rendu visite dans une prison israélienne en Cisjordanie occupée.
L'armée a dit à l'AFP "rejeter catégoriquement" ces allégations.
D.Graf--NZN