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Un influent sénateur américain a rejoint dimanche le rang des élus de plus en plus nombreux à appeler Joe Biden, 81 ans, à se retirer de la campagne présidentielle, une pression qui s'exacerbe alors que de nouveaux sondages le donnent à la peine.
"J'ai le coeur lourd, mais je pense qu'il est temps pour lui (Joe Biden) de passer le flambeau à une nouvelle génération", a déclaré le sénateur indépendant Joe Manchin, sur les plateaux des matinales dominicales de CNN et ABC.
"Je suis inquiet pour la santé du président et son bien être", a ajouté M. Manchin, longtemps voix à part du Parti démocrate qu'il a fini par quitter il y a quelques mois.
Il a appelé le président à achever son mandat et a continuer de s'impliquer pour aider l'Ukraine et favoriser un processus de paix au Proche Orient.
S'il ne fait plus partie des rangs démocrates, le sénateur de Virginie Occidentale reste une voix qui compte sur l'échiquier politique américain et un vieil ami de Joe Biden.
Son appel s'ajoute à ceux de plus de 30 élus démocrates qui demandent au président sortant de laisser la place à un ou une candidate plus jeune, une hémorragie qui n'en finit pas depuis le débat du 27 juin où il a paru très diminué physiquement face à Donald Trump, cherchant ses mots, ne terminant pas ses phrases et affichant un visage parfois hagard.
En plus de Joe Manchin, l'élu démocrate du Minnesota Dean Phillips, qui s'était présenté contre Joe Biden à la primaire démocrate avant de se rallier, s'est ajouté à la liste.
Il a appelé le président à saisir l'opportunité d'"être un héros américain" en se mettant de côté.
Même des ardents défenseurs de sa candidature se montrent maintenant plus flexibles. "Je suis avec lui tant qu'il ne change pas d'avis", a ainsi lâché l'élu démocrate de Caroline du Sud, James Clyburn.
- A la traîne -
Aux appels d'élus démocrates s'ajoutent de mauvais sondages. D'après une projection d'Epic-MRA, Donald Trump l'emporterait avec 49% contre 42% pour Joe Biden dans l'Etat clé du Michigan où le républicain était en campagne samedi, une avance qui a doublé depuis un précédent sondage effectué juste avant le débat.
Selon une autre enquête d'opinion (ABC News/Ipsos), Donald Trump voit son taux d'opinions favorables grimper à 40% -- du jamais-vu depuis quatre ans selon l'institut --, dans la foulée de son triomphe à la convention républicaine cette semaine et après le choc provoqué par la tentative d'assassinat dont il a été victime le 13 juillet en plein meeting de campagne.
"Nous sommes à la traîne face à un candidat républicain très faible, qui a été condamné par la justice, dont les politiques économiques seraient dévastatrices et qui menace de nous retirer notre liberté", a estimé le gouverneur démocrate du Colorado, Jared Polis, sur CNN.
La pression augmente alors que Joe Biden est contraint au confinement dans sa résidence du Delaware, après avoir contracté le Covid-19. S'il promet de repartir en campagne cette semaine, et de rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, il n'a plus fait de sortie publique depuis mercredi.
"Le président va bien", "il est dans un état d'esprit de battant", a tenté de rassurer l'un de ses responsables de campagne, Cedric Richmond.
Mais le contraste est saisissant avec Donald Trump, qui a été ovationné samedi par 12.000 partisans dans une salle du Michigan, tout juste une semaine après les tirs qui l'ont visé lors d'un autre meeting.
De leur côté, des ténors républicains ont fait valoir que s'il se retirerait de la campagne présidentielle, Joe Biden devrait aussi quitter la Maison Blanche.
"Si Joe Biden met fin à sa campagne de réélection, comment peut-il justifier de rester président?", a demandé le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, sur X.
Pour lui, ce serait tout simplement admettre que Joe Biden n'est pas "apte pour servir en tant que commandant en chef. Il n'y a pas de juste milieu".
O.Krasniqi--NZN