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Emmanuel Macron accordera mardi sa première interview depuis les législatives sur la situation politique du pays, au lendemain du renoncement à gauche de Laurence Tubiana face aux désaccords internes du Nouveau Front populaire et de la présentation par la droite d'un "pacte législatif d'urgence" pour empêcher le "blocage du pays".
Sorti de son silence trois jours après les élections législatives dans une lettre aux Français, il n'a pas pris la parole publiquement depuis le 7 juillet.
Le chef de l'Etat, qui a plaidé pour "une trêve politique" pendant les Jeux de Paris sera au 20 heures de France 2. L'occasion de s'exprimer sur les JO à trois jours de la cérémonie d'ouverture mais aussi sur "la situation politique française", indique France TV dans un communiqué.
Emmanuel Macron, n'a, à ce stade, pas demandé au Nouveau Front populaire de lui proposer un nom, mais chargé le gouvernement de Gabriel Attal, qui a démissionné mardi dernier, de gérer les affaires courantes.
La dernière candidate potentielle pour Matignon à gauche n'a pas résisté aux dissensions: "Je constate que mon nom a rencontré des oppositions au sein du NFP", a écrit lundi matin sur X l'économiste et spécialiste du climat Laurence Tubiana, qui en prend "acte" et renonce à briguer le poste.
Son nom avait été proposé par le Parti socialiste, et validé par les écologistes et les communistes, mais elle été rejetée par les Insoumis qui la trouvent trop "Macron-compatible".
C'est la deuxième candidate envisagée par le Nouveau Front populaire qui renonce. Avant elle, la présidente du conseil régional de La Réunion Huguette Bello, dont le nom avait été avancé par les communistes et appuyé par les Insoumis et les écologistes, a abandonné après l'opposition du PS.
Le Nouveau Front populaire, construit dans l'urgence après la dissolution surprise de l'Assemblée, se trouve dans l'impasse, au grand désespoir des électeurs du NFP et de plusieurs élus, comme le député François Ruffin, qui a déploré dimanche la "nullité" de l'alliance de gauche.
Pour sortir de cette situation, les socialistes avaient réclamé vendredi "un vote solennel des députés des quatre groupes" d'ici le 23 juillet.
Mais le coordinateur de LFI Manuel Bompard, prônant une décision par "consensus", a réitéré lundi son opposition à un tel vote et souligné qu'il n'y avait pas d'urgence à trancher, tant que le président de la République n'appelait pas les formations de gauche à constituer un gouvernement.
Au cours d'un contact entre les partenaires du NFP, d'autres noms ont été mis sur la table, dont ceux de la directrice générale d'Oxfam France et ancienne ministre Cécile Duflot, de l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon et du chef des députés communistes André Chassaigne.
- Travail et autorité -
Insoumis et socialistes se divisent avant tout sur leur stratégie: le mouvement de Jean-Luc Mélenchon ne jure que par "le programme, rien que le programme, tout le programme" du NFP. Les socialistes, eux, reconnaissent la nécessité d'élargir le projet, et mettent en doute la volonté de LFI de vouloir gouverner.
Face à ces divisions, le camp présidentiel espère tirer son épingle du jeu.
Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire et chef de file des députés macronistes, a proposé à ces derniers de "contribuer" à un pacte de "coalition" avec "la gauche et/ou la droite républicaines", dans un courrier transmis dimanche.
Ce courrier vient en résonance avec le "pacte législatif d'urgence" que Laurent Wauquiez, nouveau président de l'ex-groupe LR à l'Assemblée, rebaptisé La Droite républicaine, a détaillé lundi aux côtés du président des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau.
Réitérant qu'il rejette toute coalition gouvernementale qui reviendrait à "se lier les mains" avec le prochain gouvernement, M. Wauquiez a défendu ce document qui comprend 13 textes et reprend des idées défendues de longue date par la droite pour lutter notamment contre "les abus" dans les aides sociales et "l'immigration incontrôlée".
La droite, qui compte 47 députés à l'Assemblée nationale, veut "éviter le blocage du pays" avec ces mesures qu'elle s'est engagée à voter si le prochain gouvernement s'en empare, a-t-il assuré.
En fin de semaine dernière, une alliance entre la macronie et la droite à l'Assemblée a permis aux deux camps d'obtenir plusieurs postes importants.
A.Ferraro--NZN