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Kamala Harris, soutenue par Joe Biden et par de nombreux ténors démocrates, apparaît désormais la mieux placée pour être la candidate du parti à l'élection présidentielle américaine, mais elle devra choisir quelqu'un pour la seconder.
Gagner des Etats clés, remporter des voix d'électeurs modérés ou le vote des femmes, grappiller des points dans des régions désindustrialisées... Le choix du vice-président relève d'une stratégie complexe. Tour d'horizon des noms qui reviennent avec insistance.
Le processus de sélection, qui prend d'ordinaire des mois, sera accéléré, car le duo apparaîtra à la convention démocrate qui débute le 19 août.
- Josh Shapiro -
Le nom du gouverneur de Pennsylvanie, 51 ans, est particulièrement cité.
Josh Shapiro faciliterait grandement aux démocrates une victoire dans son Etat, qui jouera un rôle décisif en novembre. La Pennsylvanie est en effet l'un des plus importants "swing state", ces Etats qui votent démocrate ou républicain selon les élections et qui décident ainsi réellement de l'issue du vote.
Orateur efficace et centriste affirmé, il avait, lors de son élection en 2022, battu très nettement son concurrent de la droite radicale, soutenu par Donald Trump.
Auparavant, il avait été procureur général de Pennsylvanie et avait dénoncé des agressions sexuelles commises par des prêtres catholiques contre des milliers d'enfants, et poursuivi le laboratoire Purdue, perçu comme le principal déclencheur de la terrible crise des opioïdes.
- Mark Kelly -
Cet ancien militaire et astronaute de 60 ans, est depuis 2020, sénateur de l'Arizona, un autre "swing state", que Donald Trump avait remporté de justesse en 2020 face à Joe Biden, avec le record de la plus faible différence de voix entre les deux candidats.
Il milite notamment pour le contrôle des armes à feu depuis que son épouse, l'ancienne députée démocrate Gabby Giffords, a frôlé la mort en 2011 après avoir reçu une balle dans la tête à bout portant lors d'une rencontre avec des administrés.
- Andy Beshear -
Le gouverneur démocrate du Kentucky, 46 ans, avait été réélu en novembre dernier dans cet Etat pourtant solidement républicain en faisant campagne sur la défense du droit à l'avortement.
Le Kentucky a en effet voté pour Donald Trump à 62% en 2020 et semble difficile à renverser. Mais la figure modérée d'Andy Beshear pourrait aider les démocrates à l'emporter dans d'autres Etats où le vote des classes moyennes et populaires blanches est crucial. Au premier rang desquels la Pennsylvanie et le Michigan, Etats de la "rust belt", cette région du nord-est des Etats-Unis marquée par le déclin industriel.
Cela formerait ainsi un équilibre avec la Californie aisée d'où est originaire Kamala Harris.
Interrogé lundi matin sur la chaîne MSNBC, quant à la possibilité d'être colistier, il s'est contenté de répondre que "si quelqu'un vous demande cela, vous devez au moins l'écouter". Taclant au passage J.D. Vance, élu de l'Etat voisin de l'Ohio, et choisi par Donald Trump pour être son vice-président.
- Roy Cooper -
A 67 ans, le gouverneur de Caroline du Nord est lui aussi à la tête d'un "swing state", où Joe Biden avait, en 2020, perdu d'à peine 1 point de pourcentage face à Donald Trump.
Elu de cet Etat de la côte Est depuis 1986, il est connu pour n'avoir jamais perdu d'élection selon la presse américaine. Ce démocrate modéré pourrait convaincre des électeurs indépendants de pencher à gauche.
La protection du droit à l'avortement est l'un de ses chevaux de bataille, et un sujet majeur de cette élection, deux ans après le renversement par la Cour suprême de l'arrêt qui garantissait le droit fédéral des Américaines à avorter.
Interrogé lundi matin lui aussi sur MSNBC, il a refusé de commenter, appelant à se concentrer sur la candidature de Kamala Harris, à qui il a affiché un solide soutien.
- Les autres noms évoqués -
Parmi les autres potentiels candidats à la vice-présidence, sont évoqués la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, ainsi que ceux de Californie, Gavin Newsom, du Maryland, Wes Moore, de l'Illinois, JB Pritzker, et du Minnesota, Tim Walz.
Le nom du ministre des Transports, Pete Buttigieg, qui avait été candidat à la présidentielle en 2020, figure également sur la liste, de même que celui du sénateur afro-américain de Georgie, Raphael Warnock.
W.F.Portman--NZN