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Est-ce parce qu'il se sent trop vieux? Qu'il est désormais convaincu de ne pas pouvoir l'emporter face à Trump? Joe Biden va s'exprimer sur les raisons qui l'ont conduit à se retirer de la course présidentielle et à passer le flambeau à Kamala Harris lors d'une allocution solennelle mercredi.
Le président démocrate a choisi une heure de grande écoute, 20H00 (00H00 GMT jeudi), pour s'adresser aux Américains sur l'un des plus grands bouleversements politiques de l'histoire moderne du pays.
Tout juste guéri du Covid et sorti d'une semaine de confinement, le dirigeant octogénaire expliquera pourquoi il a, dimanche, par le biais d'une simple lettre publiée sur X, annoncé ne finalement pas briguer de second mandat.
C'est sa vice-présidente Kamala Harris qui l'a remplacé.
"Ce soir, notre président s'adressera au pays au sujet du retrait de sa candidature, et il parlera non seulement de l'extraordinaire travail qu'il a accompli, mais aussi de son travail dans les six mois à venir", a-t-elle déclaré mercredi, à Indianapolis (Indiana).
Le discours de Joe Biden sera donné depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche. Il s'agira sans aucun doute de l'un des plus importants quand viendra l'heure de son bilan.
La santé du démocrate de 81 ans est évidemment dans tous les esprits puisque ce sont des inquiétudes à ce propos qui ont poussé son camp à l'appeler à quitter la course.
- Harris dans l'Indiana-
Kamala Harris, forte de très nombreux appuis, est quasiment assurée désormais de décrocher en août l'investiture et de devenir la candidate démocrate pour l'élection présidentielle du 5 novembre.
"Je crois que nous sommes confrontés à un choix entre deux visions différentes pour notre nation, l'une tournée vers l'avenir, l'autre vers le passé", a clamé la vice-présidente, mercredi.
"Avec votre soutien, je me bats pour l'avenir de notre pays", a-t-elle lancé.
La quinquagénaire a également mis en garde contre le "Projet 2025", un programme de près de 900 pages façonné par un influent cercle de réflexion conservateur, et qui reprend de nombreuses idées portées par Donald Trump. L'ancien président a cependant affirmé être en désaccord avec ce texte.
Le "Projet 2025" est, a dénoncé Kamala Harris, "un plan pour ramener l'Amérique à un passé sombre".
L'organisation indépendante Vote.org, qui assiste les électeurs dans leur inscription sur les listes, a enregistré 38.500 inscriptions dans les deux jours qui ont suivi le retrait de Joe Biden, la plupart émanant de personnes âgées de moins de 35 ans, rapporte Politico.
Soit le plus grand nombre d'inscriptions depuis le début de la campagne, battant même le record de mars, lorsque la chanteuse Taylor Swift avait incité ses fans à se rendre sur ce site pour trouver leur bureau de vote.
- Trump laboure le terrain -
Le candidat républicain, Donald Trump, continue lui d'arpenter le terrain électoral, capitalisant sur l'effet rassembleur de la convention de son parti à Milwaukee qui l'a officiellement intronisé candidat jeudi dernier.
Il tiendra un meeting de campagne mercredi soir en Caroline du Nord avant de s'adresser à une association de jeunes ultra-conservateurs vendredi en Floride.
Le septuagénaire s'envolera ensuite vers le Minnesota, un Etat de la région des Grands Lacs, pour faire campagne avec son nouveau colistier, J.D. Vance.
Donald Trump a savouré durant quatre jours le spectacle d'un Parti républicain en parfait ordre de marche derrière sa troisième candidature à la Maison Blanche.
Mais l'ancien président est désormais obligé de revoir des pans entiers de sa stratégie électorale, qui était jusqu'ici largement axée sur le fait de se camper comme un leader énergique face à un Joe Biden en déclin.
Le candidat républicain s'est toutefois déjà engagé à débattre avec Kamala Harris, et a assuré qu'il serait "plus facile" de l'emporter face à elle en novembre.
Les rares sondages publiés depuis l'entrée de la vice-présidente dans la course sont mitigés, plaçant les deux candidats au coude-à-coude.
A.Senn--NZN