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Portant des drapeaux israéliens et des affiches avec des photos d'otages retenus dans la bande de Gaza, des centaines de personnes ont défilé mercredi soir à Tel-Aviv pour exiger un cessez-le-feu, au moment où le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, s'exprimait devant le Congrès américain.
L'un des manifestants a lancé un appel dans un micro aux passants qui regardaient la manifestation depuis les bars et les balcons de la plus grande ville d'Israël: "Sortez de vos maisons, venez dans la rue!".
"Ce n'est pas un défilé! Vous voyez ici des familles dont les enfants ont été enlevés dans leur lit un samedi matin", a-t-il crié en référence à l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre: "Cela aurait pu être votre famille".
De l'autre côté de l'Atlantique, M. Netanyahu louait le soutien des Etats-Unis, principal allié d'Israël, dans un discours devant le Congrès, alors que la guerre déclenchée par l'Etat hébreu après l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien dure depuis plus de neuf mois.
Même si l'allié indéfectible d'Israël a maintenu son soutien militaire à l'effort de guerre, les relations entre les deux pays se sont tendues en raison du nombre de morts civils dans la bande de Gaza et de la grave crise humanitaire auquel le territoire palestinien est confronté. Les manifestions se sont multipliées ces derniers mois aux Etats-Unis, notamment sur les campus universitaires, et l'administration du président Joe Biden s'est montrée de plus en plus critique.
M. Netanyahu, qui a insisté sur le fait que la force militaire était le seul moyen de vaincre le Hamas, a réitéré à Washington son engagement à remporter une victoire militaire à Gaza.
Mais sur la "place des otages" à Tel-Aviv, où des manifestations ont lieu tous les samedis, les proches de captifs enlevés par des commandos du Hamas le 7 octobre l'ont exhorté à faire taire les armes.
- "Une honte pour notre pays" -
"Je veux vous dire, Monsieur le Premier ministre Benjamin Netanyahu, que mon grand-père aurait pu être en vie aujourd'hui avec nous, il attendait que quelqu'un vienne le sauver. Il attendait que vous scelliez un accord" de cessez-le-feu, a lancé Talya Dancyg, 18 ans, dans un discours plein d'émotion, deux jours seulement après l'annonce de la mort de son grand-père, l'historien israélo-polonais Alex Dancyg, en captivité à Gaza.
"Chaque jour qui passe, les nôtres sont toujours là-bas, c'est une honte pour notre pays", a-t-elle ajouté en référence aux otages. Les manifestants ont répondu en scandant "Un accord maintenant!".
En Israël, M. Netanyahu est tiraillé entre une opinion publique de plus en plus favorable à la conclusion d'un accord sur la libération des dizaines d'otages encore en captivité et une aile très droitière de sa coalition gouvernementale qui a menacé de faire tomber le gouvernement s'il acceptait un cessez-le-feu lors de négociations indirectes avec le Hamas.
"Vous avez dit aux familles de ne pas perdre espoir", a déclaré Omri Shtivi, dont le frère Idan a été pris en otage lors du festival de musique Nova. "Je n'ai pas perdu espoir, mais les otages, eux, l'ont perdu. Toute décision que vous prendrez déterminera les contours de notre avenir, et si vous voulez que nous gardions espoir, il vous suffit de dire les mots: +il y a un accord+, +il y a un accord+".
Israël a récemment intensifié ses opérations dans la bande de Gaza et M. Netanyahu maintient que seule une pression militaire accrue permettra de libérer les otages et de vaincre le Hamas.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 115 sont toujours retenues à Gaza, dont 43 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait plus de 39.000 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
X.Blaser--NZN