AEX
11.4800
Joe Biden doit expliquer dans une allocution solennelle mercredi soir qu'il s'est retiré de la course à la Maison Blanche au nom de la "défense de la démocratie", tandis que Donald Trump a lancé une virulente attaque contre sa nouvelle rivale, Kamala Harris.
La campagne pour la présidentielle de novembre aux Etats-Unis vient de vivre des bouleversements historiques, entre une tentative d'assassinat contre le républicain Trump et l'annonce par le démocrate Biden qu'il renonçait à briguer un second mandat.
M. Biden, qui a apporté son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris pour qu'elle porte les couleurs du Parti démocrate, a donné rendez-vous aux Américains à une heure de grande écoute, 20H00 (00H00 GMT jeudi), pour s'exprimer depuis le Bureau ovale.
"La défense de la démocratie est plus importante que n'importe quel titre", doit-il lancer, selon des extraits de son discours publiés sur X par un porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates.
"J'ai décidé que la meilleure façon d'aller de l'avant était de passer le flambeau à une nouvelle génération. C'est le meilleur moyen d'unifier notre nation", doit-il poursuivre.
Evoquera-t-il son âge, sa santé?
Ces questions sont dans tous les esprits depuis sa performance désastreuse face à Donald Trump lors de leur débat fin juin, qui a suscité une crise chez les démocrates et provoqué une avalanche d'appels à ce qu'il laisse la place à une personne plus jeune.
- "Exécution" -
C'est par le biais d'une simple lettre publiée sur X que Joe Biden a annoncé son retrait de la compétition.
Donald Trump, en meeting de campagne en Caroline du Nord, a moqué mercredi son ex-adversaire.
"Biden ne sait même pas qu'il est vie", a-t-il dit, méprisant, à ses partisans lors de ce premier événement depuis que le démocrate a jeté l'éponge.
Mais c'est à Kamala Harris, qui est quasiment assurée de décrocher en août l'investiture démocrate et donc de l'affronter en novembre, qu'il a réservé ses coups.
L'ancienne procureure et sénatrice de 59 ans est une "cinglée de la gauche radicale" qui "va détruire notre pays", a lancé le milliardaire de 78 ans.
"Elle veut des avortements au huitième et au neuvième mois de la grossesse, jusqu'à la naissance et même après la naissance, l'exécution de bébés", a-t-il faussement assuré.
Le candidat de la droite multiplie les événements de campagne et doit s'adresser cette semaine à une association de jeunes ultra-conservateurs en Floride avant de s'envoler vers le Minnesota.
- "Avenir" contre "passé" -
Donald Trump a savouré durant quelques jours le spectacle d'un Parti républicain en parfait ordre de marche derrière sa troisième candidature à la Maison Blanche.
Mais avec l'irruption de Kamala Harris dans l'arène, l'ancien président est obligé de revoir des pans entiers de sa stratégie électorale, qui était jusqu'ici largement axée sur le fait de se camper en leader énergique face à un Joe Biden en déclin.
Il s'est déjà engagé à débattre avec Kamala Harris, affirmant qu'il serait "plus facile" de l'emporter face à elle en novembre.
Les rares sondages publiés depuis l'entrée de la vice-présidente dans la course sont mitigés, plaçant les deux candidats au coude-à-coude.
La candidature de Mme Harris suscite un enthousiasme renouvelé pour une élection qui n'emballait jusqu'ici pas grand-monde.
L'organisation indépendante Vote.org, qui aide les électeurs à s'inscrire sur les listes, a, dans les deux jours qui ont suivi le retrait de Joe Biden, enregistré 38.500 nouveaux inscrits, la plupart âgés de moins de 35 ans.
Soit le plus grand nombre d'inscriptions depuis le début de la campagne, battant même le record enregistré lorsque la chanteuse Taylor Swift avait incité ses fans à se rendre sur ce site pour trouver leur bureau de vote.
"Je crois que nous sommes confrontés à un choix entre deux visions différentes pour notre nation, l'une tournée vers l'avenir, l'autre vers le passé", a clamé Kamala Harris lors d'un déplacement à Indianapolis.
A.Ferraro--NZN