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Kamala Harris a dénoncé jeudi devant des professeurs au Texas le programme "tourné vers le passé" de Donald Trump "et ses alliés extrémistes", lors d'un événement d'une campagne lancée à toute vitesse et centrée contre l'ancien président.
"Donald Trump et ses alliés extrémistes veulent ramener notre nation à des politiques économiques ratées", a lancé la candidate démocrate devant la fédération américaine des enseignants, réunie à Houston.
Education, contrôle des armes à feu, droit à l'avortement, soins de santé accessibles... La quinquagénaire a égrainé jeudi les arguments de campagne qu'elle affûte depuis dimanche, lorsqu'elle a repris le flambeau après l'annonce choc du retrait de Joe Biden, "poussé dehors" par les ténors démocrates selon Donald Trump.
Le milliardaire républicain et ses alliés "ont le culot de dire aux enseignants de mettre une arme à feu en classe alors qu'ils refusent d'adopter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu", a-t-elle déclaré, devant un parterre d'enseignants électrisés.
La vice-présidente a également évoqué les interdictions de livres dans plusieurs Etats, reflétant les affrontements sur des questions de société ayant trait au genre, à la sexualité, au racisme: "nous voulons interdire les armes d'assaut, et eux veulent interdire les livres".
- Beyoncé -
Le premier clip de campagne de Kamala Harris, sorti jeudi, peut se targuer d'avoir en bande-son la chanson "Freedom" de la très influente Beyoncé, pourtant connue pour garder un contrôle très strict sur sa musique.
Après avoir engrangé un nombre important de soutiens de responsables démocrates et de célébrités, la candidate a également décroché jeudi celui de la militante Dolores Huerta, une voix forte chez les électeurs hispaniques.
Kamala Harris, désormais quasiment assurée d'être la candidate officielle du Parti démocrate pour l'élection présidentielle, avait été violemment attaquée par Donald Trump mercredi soir, lors d'un meeting de campagne en Caroline du Nord.
Il l'avait même accusée d'être favorable à l'"exécution de bébés", dans une diatribe anti-avortement, alors que la défense de ce droit est un thème cher à Kamala Harris.
Sans lui répondre directement, la quinquagénaire a simplement promis jeudi de restaurer "la liberté des femmes à prendre des décisions concernant leur propre corps".
Elle aussi est désormais affublée d'un sobriquet par Donald Trump, comme chacun de ses opposants: "Kamala-la-menteuse".
- "Coup d'Etat" -
Donald Trump a par ailleurs accusé jeudi plusieurs responsables démocrates d'avoir contraint Biden à abandonner la course à la Maison Blanche: "ils l'ont poussé dehors, entre Pelosi, Obama et d'autres", a-t-il déclaré sur la chaîne Fox News, évoquant même une tentative de "coup d'Etat".
Le rôle, en coulisse, de l'ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et de l'ancien président Barack Obama dans ce retrait est largement commenté depuis plusieurs jours dans la presse américaine.
Joe Biden a annoncé dimanche retirer sa candidature à l'élection. Son débat raté fin juin face à Donald Trump a provoqué plusieurs semaines d'appels de démocrates à ce qu'il renonce, l'estimant incapable de battre le milliardaire républicain lors de l'élection de novembre.
Mercredi, le président a, depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche, expliqué avoir pris cette décision pour "sauver la démocratie" et laisser la place à des "voix plus jeunes" - Kamala Harris est de plus de 20 ans sa cadette.
Le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, s'est lui attiré jeudi les foudres de l'actrice Jennifer Aniston, pour son commentaire sur le fait que Kamala Harris n'ait pas d'enfant. Il avait alors dédaigné "les femmes à chats sans enfants, seules et malheureuses".
"Je n'arrive vraiment pas à croire que cela vienne d'un potentiel vice-président des Etats-Unis", lui a répondu sur Instagram la star de la série Friends, qui avait publiquement fait état de ses échecs à tomber enceinte.
A.Weber--NZN