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L'ex-président américain Barack Obama a annoncé vendredi soutenir la candidature de la vice-présidente Kamala Harris à l'élection présidentielle de novembre, amplifiant l'élan pris par la candidate démocrate dans une campagne complètement chamboulée.
"En début de semaine, Michelle et moi avons appelé notre amie Kamala Harris. Nous lui avons dit que nous pensions qu'elle ferait une fantastique présidente des Etats-Unis et qu'elle avait tout notre soutien", a déclaré M. Obama, à l'influence toujours immense sur son camp.
"En ce moment critique pour notre pays, nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'elle gagne en novembre. Nous espérons que vous vous joindrez à nous", a-t-il ajouté sur le réseau social X, après plusieurs jours de silence.
L'ancien dirigeant est l'un des derniers poids lourds démocrates à s'exprimer, alors que Joe Biden a assuré Kamala Harris de son soutien dès dimanche, immédiatement après avoir jeté l'éponge.
Le président sortant, âgé de 81 ans, a finalement renoncé, après des semaines d'appels à quitter la course sur fond d'inquiétudes quant à sa condition physique et mentale.
- Soutien depuis Paris -
Le soutien de l'ex-président Obama (2009-2017) vient amplifier l'élan croissant pris par la campagne de Mme Harris, 59 ans, qui a bénéficié d'une vague de soutien de la part de syndicats, de minorités ethniques et de son parti depuis qu'elle a annoncé sa candidature.
Ce dernier soutien, "Michelle, Barack, c'est si important pour moi", dit l'ancienne sénatrice de Californie lors d'un appel téléphonique avec les Obama, selon une vidéo publiée par sa campagne. "Et on va s'amuser tout ensemble avec tout ça, non?" ajoute-t-elle.
Depuis le lancement de sa campagne en début de semaine, les démocrates semblent avoir trouvé une nouvelle dynamique: les meetings de Kamala Harris bénéficient d'une ferveur incomparable à ceux de Joe Biden, les levées de fonds battent des records et les bénévoles affluent sur le terrain.
Vendredi matin, c'est même depuis les JO de Paris qu'un soutien est venu, la légende américaine de l'athlétisme Allyson Felix estimant qu'une victoire de Mme Harris en novembre "serait monumentale".
Les sondages confirment un regain de popularité pour le camp démocrate.
- "Kamala-la-menteuse" -
Forte au soutien de son camp, Kamala Harris s'est dite jeudi "prête" à débattre avec Donald Trump, mais le candidat républicain à la présidentielle américaine a quant à lui jugé "inopportun" d'organiser un face-à-face avant qu'elle ne soit officiellement désignée par le Parti démocrate, ce qui est attendu début août, deux semaines avant la convention de Chicago.
"Trump a accepté un débat le 10 septembre. Il semble maintenant qu'il rétropédale," a déclaré la vice-présidente, première femme noire et personne d'origine asiatique à accéder à la vice-présidence.
L'ancien président républicain avait convenu avec Joe Biden de débattre à deux reprises en amont du scrutin présidentiel de novembre, le 27 juin et le 10 septembre. Mais la performance désastreuse du candidat démocrate lors de ce premier duel télévisé l'a finalement conduit à jeter l'éponge.
La campagne du républicain, jusqu'à dimanche centrée autour de l'opposition avec Joe Biden en visant son âge, ses gaffes et son bilan, est chamboulée par l'arrivée de Kamala Harris.
- Différence avec Biden -
Le milliardaire républicain l'a mercredi violemment attaqué lors d'un meeting, l'accusant d'être favorable à l'"exécution de bébés" dans une diatribe anti-avortement. L'ex-président, officiellement investi la semaine dernière lors de la convention républicaine après avoir échappé à une tentative d'assassinat, l'a aussi affublée d'un sobriquet: "Kamala-la-menteuse".
En campagne au Texas jeudi matin, Kamala Harris a elle égrainé les arguments de campagne qu'elle affûte depuis dimanche -- éducation, droit à l'avortement, soins de santé accessibles, etc. -- et multiplié les attaques contre son adversaire et son programme, jugé "extrémiste".
Quelques heures plus tard, lors d'une rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, elle a marqué sa différence avec Joe Biden en promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils.
Donald Trump reçoit à son tour vendredi le dirigeant israélien dans sa résidence de Floride.
F.E.Ackermann--NZN