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"Ne vous laissez pas intimider" et "battez vous", a lancé Emmanuel Macron aux candidats de la majorité présidentielle pour les législatives de juin qui avaient rendez-vous mardi près de Paris pour une session de team building, des conseils pratiques et photo de famille.
"Il n'y a pas de troisième tour de l'élection présidentielle", a insisté, selon des participants, Emmanuel Macron dans son discours à huis clos devant les candidats de la maison commune "Ensemble !" en les appelant à ne pas se "laisser intimider par ceux qui voudraient rejouer aux législatives ce qui a été tranché à la présidentielle".
Etaient présentes mardi, les principales figures de la macronie parmi lesquelles Edouard Philippe et une flopée de ministres, dont certains sont candidats comme Olivier Véran, Jean-Michel Blanquer, Gabriel Attal ou Clément Beaune.
L'actuel Premier ministre, Jean Castex a invité l'ensemble de ses ministres jeudi soir pour un dîner d'adieu.
En attendant, les troupes sont "en ordre de marche pour conquérir une majorité présidentielle", a assuré dans son discours d'accueil le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand. Et il s'est félicité de cette "date formidable" du 10 mai. Quarante-et-un ans après l'élection de François Mitterrand, les soldats de Macron II forment "un arc républicain: sociaux démocrates, écologistes, centristes et droite libérale".
Constance Le Grip, qui siégeait jusqu'alors sur les bancs de LR, est la dernière prise de guerre des macronistes. "Je reste fidèle à mes convictions d'une droite moderne, libérale, sociale et européenne", a-t-elle dit au milieu d'environ 400 autres candidats investis, dont une moitié pour qui c'est la première candidature aux législatives.
- "Coups à boire" -
Au programme de la journée: photo de famille en rangs serrés, et "ateliers" sur la stratégie de campagne ou la communication.
Sur la forme, "ne soyez pas radins sur les coups à boire" et "le smile (le sourire), profitez-en", a préconisé Sarah El Haïry, membre du gouvernement et prétendante à un second mandat de députée en Loire-Atlantique.
Sur le fond, "être à l'écoute de son territoire, faire une analyse politique la plus fine possible, construire non pas un programme local mais un programme national décliné au niveau local", a recommandé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Car le séminaire, volontiers bon enfant, a été porté par un vent d'optimisme: revigorée par la réélection d'Emmanuel Macron, la majorité sortante parie sur une participation faible en juin, alors que son électorat est réputé le plus mobilisé.
Le ministre Franck Riester, qui sera candidat pour la quatrième fois en Seine-et-Marne, a égrené ses bons conseils de campagne: "Faut qu'on voie le visage du candidat en gros et souriant", et surtout, "il faut qu'on voie clairement que le candidat est soutenu par Emmanuel Macron".
"Moi, je ne perds pas de temps à faire campagne dans les zones où je suis faible: mon seul enjeu, c'est de mobiliser mon électorat", a glissé un sortant, identifiant "des poches bobos au centre-ville qui votent LFI et qui ne sont pas récupérables".
Reste que parmi les candidats, néophytes ou non, questions et réflexions ont fusé: Mireille Clapot, députée de la Drôme, a "un problème avec Wikipedia". Jimmy Pahun, élu breton, a fait remarquer qu'"on a voté treize lois sur la sécurité mais nous, quand on a été harcelés, rien". C'est "la dureté des réseaux sociaux", a relativisé Eric Bothorel (Côtes-d'Armor).
Selon un prétendant normand, "pas facile de faire campagne sans gouvernement nommé", alors que d'autres s'inquiétaient de ne pas pouvoir "mettre en avant trois ou quatre mesures-phares qui percutent vraiment".
"Soyez offensifs sur l'Europe", a répondu Gabriel Attal, reconnaissant par ailleurs que, sur le sujet des retraites, les prétendants dans les circonscriptions réputées de gauche devront la jouer "plutôt défensif".
E.Schneyder--NZN