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Israël prépare une réponse à l'attaque de missiles lancée sur son territoire par l'Iran, a annoncé samedi un responsable militaire, à l'heure où l'armée israélienne mène de nouvelles frappes contre le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, alliés de Téhéran.
L'attaque iranienne de mardi, la deuxième depuis avril, et la menace de riposte israélienne, ont attisé les craintes d'un embrasement au Moyen-Orient.
Après avoir affaibli le Hamas lors d'une offensive dévastatrice de représailles toujours en cours dans le territoire palestinien assiégé, Israël a déplacé mi-septembre l'essentiel de ses opérations vers le front libanais, ouvert par le Hezbollah en soutien au Hamas au début de la guerre à Gaza.
Son armée a lancé une campagne de bombardements aériens violents et meurtriers sur les fiefs du Hezbollah au Liban, tuant le 27 septembre son chef Hassan Nasrallah, considéré comme l'homme le plus puissant du pays, dans un raid dévastateur contre le QG central du mouvement situé selon Israël sous des immeubles dans la banlieue sud de Beyrouth.
Vendredi avant l'aube, elle a encore violemment pilonné la banlieue sud, visant, selon le site d'information israélien Ynet, Hachem Safieddine, potentiel successeur à Nasrallah. L'armée n'a pas confirmé cette information.
Mais samedi, un responsable du Hezbollah a affirmé à l'AFP que le contact avec Hachem Safieddine avait été "perdu" depuis les frappes de vendredi. Une deuxième source proche du mouvement a affirmé que ce dernier "tente d’atteindre le siège qui a été visé sous terre".
L'armée israélienne a affirmé avoir tué "la plupart" des chefs du Hezbollah lors d'opérations ces derniers mois contre le mouvement qui a été "infiltré" par Israël selon des experts.
- Offensive terrestre -
Mi-septembre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a fait figurer le retour chez eux des dizaines de milliers de déplacés du nord d'Israël, frontalier du sud du Liban, parmi les objectifs de guerre qu'il poursuit.
Israël veut en finir avec la menace que le Hezbollah fait peser à sa frontière nord avec ses tirs de roquettes et éloigner ses combattants des régions frontalières du sud du Liban.
Outre les bombardements aériens, ses forces ont engagé lundi une opération terrestre dans le sud du Liban. Neuf soldats y sont morts depuis.
L'armée, qui affirme y mener des raids "limités, localisés et ciblés", a indiqué avoir tué des combattants du Hezbollah et localisé entrepôts d'armes et tunnels souterrains.
Le mouvement libanais a rapporté samedi des affrontements avec des soldats dans cette région. Il a aussi annoncé le tir de nouvelles roquettes sur une base aérienne près de Haïfa et une entreprise industrielle militaire dans le nord d'Israël.
- "De plus en plus fortes" -
De nouvelles frappes israéliennes ont également secoué la banlieue sud de Beyrouth.
L'armée israélienne a lancé le 23 septembre des bombardements massifs principalement contre les fiefs du Hezbollah dans l'est et le sud du Liban ainsi que dans la banlieue sud.
Des colonnes de fumée continuent de s'échapper de sites visés dans la banlieue sud, où des habitants viennent à la hâte rassembler quelques affaires.
Dans un quartier voisin, Abou Abbas, un restaurateur de 62 ans dit à l'AFP vouloir rester chez lui malgré les frappes "de plus en plus fortes chaque nuit".
Selon le Hamas, deux de ses responsables ont été tués dans des frappes israéliennes au Liban, l'un dans le nord et l'autre dans l'est. L'armée a confirmé les avoir tués.
- Pétroliers, nucléaires? -
D'après les autorités, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus d'un millier depuis le 23 septembre. Environ 1,2 million de personnes ont été déplacées.
Selon Téhéran, les quelque 200 missiles tirés mardi vers Israël constituaient une réponse "légitime" à l'assassinat de Hassan Nasrallah et à celui le 31 juillet d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, tué dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.
Le président américain Joe Biden a déconseillé à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens. Son prédécesseur et candidat républicain à sa succession, Donald Trump, a suggéré des frappes sur les installations nucléaires de l'Iran.
- Frappes meurtrières à Gaza -
Dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par 12 mois de guerre et dont l'immense majorité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, 12 personnes, dont des enfants, ont été tuées par des frappes israéliennes, selon des sources médicales et la Défense civile.
Depuis le début de la guerre, 41.825 personnes ont été tuées à Gaza, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Sur ces deux fronts, "nous sommes en train de gagner", s'est récemment prévalu Benjamin Netanyahu.
Il doit prononcer lundi un discours à la nation pour commémorer l'attaque du Hamas, dont le bilan s'élève à 1.205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.
A.Ferraro--NZN