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Les Etats-Unis ont mis en garde Israël mercredi contre toute offensive au Liban qui "ressemblerait" à ce qu'il s'est passé dans la bande de Gaza, au moment où l'armée israélienne a promis de combattre "sans répit" le Hezbollah.
La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait menacé le Liban des mêmes "destructions et souffrances" que dans la bande de Gaza.
"Je dis très clairement qu'il ne devrait pas y avoir d'action militaire au Liban qui ressemblerait à Gaza et dont le résultat ressemblerait à Gaza", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.
Alors qu'Israël a annoncé élargir son offensive terrestre contre le Hezbollah dans le sud du Liban, Benjamin Netanyahu s'est entretenu mercredi par téléphone avec le président américain Joe Biden, pour évoquer notamment le projet d'Israël de frapper l'Iran, en réponse à l'attaque de missiles lancée par Téhéran le 1er octobre.
L'entretien, auquel a participé la vice-présidente américaine Kamala Harris, candidate à la Maison Blanche, est le premier depuis près de deux mois entre les deux dirigeants, dont les relations sont difficiles.
La conversation a été "directe" et "productive", tandis que la discussion "continue" sur la riposte d'Israël contre l'Iran, selon la Maison Blanche.
Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a promis que la riposte de son pays serait "mortelle, précise et surprenante", ajoutant que "ceux qui tentent de nuire à l'Etat d'Israël en paieront le prix".
- "Frapper intensément" -
Après avoir affaibli le Hamas dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a déplacé depuis la mi-septembre le front de la guerre vers le Liban.
Israël cherche à éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban et à faire cesser ses tirs de roquettes pour permettre le retour dans le nord d'Israël des quelque 60.000 habitants déplacés.
Après une campagne de frappes aériennes massives lancée le 23 septembre contre les bastions du Hezbollah, Israël mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban, élargie cette semaine aux zones côtières du sud-ouest du pays.
"Nous allons continuer de frapper le Hezbollah intensément, sans leur laisser le moindre répit ni la moindre occasion de se remettre", après les "dégâts importants" qu'il a subis, a déclaré mercredi le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi.
Mercredi, un homme et une femme ont été tués par les tirs de roquettes à Kiryat Shmona, une ville du nord d'Israël située à deux kilomètres de la frontière libanaise, selon les secours israéliens.
"Environ 20 projectiles" ont été tirés sur Kiryat Shmona, selon l'armée.
Le Hezbollah a revendiqué des tirs de roquettes sur des villes et des cibles militaires dans le nord d'Israël et le sud du Liban, et assuré avoir repoussé à deux reprises à l'aube des incursions israéliennes.
Les bombardements aériens se poursuivent notamment sur la banlieue sud de Beyrouth, l'un des fiefs du Hezbollah, visé mercredi soir par une nouvelle frappe.
Selon les autorités libanaises, un bombardement a fait quatre morts dans la région du Chouf, au sud de Beyrouth, jusqu'à présent plutôt épargnée, tandis que l'armée a affirmé avoir détruit "100 cibles terroristes du Hezbollah" en 24 heures.
L'armée israélienne a par ailleurs annoncé mercredi avoir tué un membre du Hezbollah dans une frappe en Syrie.
- "Un enfer sans fin" -
Dans la bande de Gaza, d'intenses bombardements ont visé mercredi le secteur de Jabalia, dans le nord, selon la Défense civile, encerclé depuis plusieurs jours par l'armée qui a appelé ses habitants à évacuer, affirmant que le Hamas cherchait à y reconstituer ses capacités.
Le département d'Etat américain s'est dit "extrêmement préoccupé" concernant l'accès à l'aide humanitaire dans le nord de Gaza.
Selon le chef de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, "au moins 400.000 personnes sont prises au piège dans ce secteur". "Le nord de Gaza: un enfer sans fin", a-t-il affirmé sur X.
"Les ordres d'évacuation récents des autorités israéliennes obligent les gens à fuir encore et encore, en particulier du camp de Jabalia", a-t-il ajouté, soulignant que "beaucoup de gens refusent de partir parce qu'ils ne savent que trop qu'il n'y a aucun lieu sûr à Gaza".
La guerre a réduit en ruines des secteurs entiers du petit territoire assiégé et déplacé la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants.
Au moins 42.010 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Du côté israélien, l'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.
E.Leuenberger--NZN