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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky entame jeudi une tournée européenne express chez ses principaux alliés, en commençant par le Royaume-Uni, la France et l'Italie, en quête de marques de soutien, alors qu'une importante réunion des partenaires militaires de Kiev prévue samedi en Allemagne a été reportée.
Ces brefs déplacements consécutifs interviennent au moment où l'armée russe poursuit sa progression dans l'Est ukrainien et à moins d'un mois de la présidentielle aux Etats-Unis, dont l'issue incertaine fait craindre, à Kiev, pour la pérennité du soutien américain vital.
"Je rencontrerai séparément dans chaque pays les dirigeants du Royaume-Uni, de la France, de l'Italie et de l'Allemagne", a annoncé mercredi soir Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Dubrovnik en Croatie, à l'issue d'un sommet avec des représentants des pays des Balkans.
Dans le détail, Volodymyr Zelensky est attendu jeudi à Londres pour échanger avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, selon Downing Street, et à Paris pour s'entretenir dans l'après-midi avec le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, d'après l'Elysée.
Le président ukrainien devrait également en profiter, selon un porte-parole du gouvernement britannique, pour rencontrer à Londres Mark Rutte, le nouveau chef de l'Otan.
M. Zelensky ira ensuite à Rome pour échanger dans la soirée avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, puis vendredi matin avec le pape François au Vatican.
Il est enfin attendu le même jour en Allemagne, où il aurait dû participer samedi à une réunion sur la défense de l'Ukraine finalement reportée après que le président américain Joe Biden eut annulé son déplacement en raison de l'ouragan Milton qui menace la Floride.
M. Zelensky sera reçu à Berlin par le chancelier Olaf Scholz, dont le gouvernement a prévu de réduire de moitié en 2025 la somme allouée aux aides militaires bilatérales destinées à l'Ukraine, au grand dam de Kiev.
- "Plan de victoire" -
Volodymyr Zelensky devrait profiter de sa tournée européenne pour marteler ses demandes en termes d'équipements militaires.
Le dirigeant, qui arpente les chancelleries occidentales depuis plus de deux ans et demi, a déploré ces dernières semaines la lenteur des prises de décision de ses alliés, toujours réticents à livrer des missiles à plus longue portée pour l'armée ukrainienne, qui se trouve limitée pour frapper en profondeur des cibles militaires sur le territoire russe.
En attendant, les forces russes avancent petit à petit dans la région de Donetsk vers Pokrovsk, nœud logistique pour les troupes ukrainiennes.
Le chef de l'Etat ukrainien pourrait par ailleurs évoquer auprès des dirigeants britannique, français, italien et allemand son fameux "plan de victoire", destiné, selon lui, à créer les conditions d'une "fin juste à la guerre".
Ce plan, qui reste à ce stade assez flou, doit être dévoilé lors d'un second sommet pour la paix, attendu en novembre, mais ses dates n'ont toujours pas été confirmées par Kiev, faisant planer le doute sur son organisation à ce moment-là.
Volodymyr Zelensky, qui a répété ces derniers jours vouloir "contraindre" Moscou à s'asseoir à la table des négociations et accepter les conditions de Kiev, a affirmé mercredi que son plan "peut combler le fossé entre la situation actuelle et un sommet de paix réussi".
"Pour nous, c'est un plan de victoire (…) et lorsqu'il sera pleinement mis en œuvre, la Russie perdra sa capacité à nous menacer, à menacer l'Europe", a-t-il lancé.
Pour autant, les enjeux d'ici-là semblent multiples pour Kiev et son président, en premier lieu l'élection présidentielle américaine le 5 novembre.
L'hypothèse d'une victoire de l'ancien président Donald Trump, désormais candidat républicain, fait peser de grandes incertitudes sur la pérennité du soutien américain vital à l'Ukraine. Celui-ci dénonce en effet régulièrement les montants débloqués par Washington pour Kiev depuis février 2022.
Autre défi de taille, dont Volodymyr Zelensky reconnaît être conscient: il aura besoin d'un plus grand soutien des pays du "Sud global", dont la Chine --alliée de Moscou et qui n'a jamais dénoncé publiquement l'invasion russe--, pour mettre fin à un conflit armé qui a fait des centaines de milliers de morts civils et militaires.
N.Fischer--NZN