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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé jeudi matin à Londres, première étape d'une tournée européenne express chez ses principaux alliés, qui l'emmènera également en France, en Italie et en Allemagne, pour recueillir du soutien à moins d'un mois de la présidentielle aux Etats-Unis.
Volodymyr Zelensky a été accueilli par le Premier ministre Keir Starmer à Downing Street. Les deux dirigeants se sont donné l'accolade et chaleureusement serré la main.
Le Royaume-Uni est l'un des principaux soutiens de Kiev depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février 2022.
Le dirigeant ukrainien va aussi rencontrer à Londres le nouveau chef de l'Otan Mark Rutte.
Cette tournée européenne a lieu alors qu'une importante réunion des partenaires militaires de Kiev prévue samedi en Allemagne a été reportée et que l'armée russe poursuit sa progression dans l'Est ukrainien.
Elle intervient aussi à quelques semaines de la présidentielle aux Etats-Unis, dont l'issue incertaine fait craindre, à Kiev, pour la pérennité d'un soutien américain essentiel.
Après Londres, Volodymyr Zelensky va se rendre à Paris, où il doit s'entretenir dans l'après-midi avec le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, selon l'Elysée.
M. Zelensky ira ensuite à Rome pour échanger dans la soirée avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, puis vendredi matin avec le pape François au Vatican.
Il est enfin attendu le même jour en Allemagne, où il aurait dû participer samedi à une réunion sur la défense de l'Ukraine finalement reportée après que le président américain Joe Biden eut annulé son déplacement en raison de l'ouragan Milton qui menace la Floride.
M. Zelensky sera reçu à Berlin par le chancelier Olaf Scholz, dont le gouvernement a prévu de réduire de moitié en 2025 la somme allouée aux aides militaires bilatérales destinées à l'Ukraine, au grand dam de Kiev.
- "Important déficit d'aide" -
Volodymyr Zelensky devrait profiter de sa tournée européenne pour marteler ses demandes en termes d'équipements militaires.
L'institut de recherche allemand Kiel Institute a alerté jeudi sur une possible chute de l'aide occidentale à l'Ukraine.
"A partir de l'année prochaine, l'Ukraine pourrait faire face à un important déficit d'aide", écrit l'institut, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine.
Le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche "pourrait bloquer de futurs plans d'aide au Congrès", met en garde l'institut.
Selon les projections de l'institut de recherche, les aides militaire et financière s'élèveraient respectivement à 59 et 54 milliards d'euros en 2025 si les donateurs occidentaux maintenaient leur niveau d'aide. A contrario, ces aides chuteraient de moitié, à 29 et 27 milliards d'euros, sans nouvelle aide américaine et si les donateurs européens s'alignaient sur l'Allemagne.
Le président Zelensky, qui arpente les chancelleries occidentales depuis plus de deux ans et demi, a déploré ces dernières semaines la lenteur des prises de décision de ses alliés. Ces derniers sont toujours réticents à livrer des missiles à plus longue portée pour l'armée ukrainienne, qui se trouve limitée pour frapper en profondeur des cibles militaires sur le territoire russe.
En attendant, les forces russes avancent petit à petit dans la région de Donetsk vers Pokrovsk, nœud logistique pour les troupes ukrainiennes.
Le chef de l'Etat ukrainien pourrait évoquer auprès des dirigeants britannique, français, italien et allemand son "plan de victoire", destiné, selon lui, à créer les conditions d'une "fin juste à la guerre".
Ce plan, qui reste à ce stade assez flou, doit être dévoilé lors d'un second sommet pour la paix, attendu en novembre, mais ses dates n'ont toujours pas été confirmées par Kiev, faisant planer le doute sur son organisation à ce moment-là.
Volodymyr Zelensky, qui a répété ces derniers jours vouloir "contraindre" Moscou à s'asseoir à la table des négociations et accepter les conditions de Kiev, a affirmé mercredi que son plan "peut combler le fossé entre la situation actuelle et un sommet de paix réussi".
E.Leuenberger--NZN