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Après une première étape à Londres, le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé jeudi à Paris pour rencontrer son homologue Emmanuel Macron dans le cadre d'une mini-tournée chez ses principaux alliés européens destinée à recueillir davantage de soutien face à l'invasion russe.
Le chef de l'Etat français et son homologue ukrainien ont échangé une longue et chaleureuse poignée de mains sur le perron de l'Elysée avant le début de leur entretien bilatéral. Le dirigeant ukrainien pourrait s'exprimer à l'issue de cette rencontre.
Volodymyr Zelensky est ensuite attendu jeudi et vendredi à Rome et à Berlin, à moins d'un mois de la présidentielle américaine, dont l'issue incertaine fait craindre, à Kiev, pour la pérennité d'un soutien américain essentiel.
A Londres jeudi matin, le président Zelensky a présenté les détails de son "plan de victoire" face à la Russie au Premier ministre britannique Keir Starmer et le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.
Ce plan doit être dévoilé lors d'un deuxième sommet pour la paix, attendu en novembre, mais dont la date n'a pas été confirmée par Kiev.
- Missiles à longue portée -
Volodymyr Zelensky a de nouveau insisté sur "la nécessité d'obtenir l'autorisation de frapper profondément sur le territoire russe" avec les armes longue portée, fournies notamment par le Royaume-Uni.
Le dirigeant réclame depuis des mois l'autorisation d'utiliser les missiles à longue portée Storm Shadow britanniques pour atteindre des cibles à l'intérieur du territoire russe.
Mais le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte a appelé, après la rencontre trilatérale, à "ne pas se focaliser sur un seul système d'armes". "Ce n'est pas un seul système d'armes qui fera la différence", a-t-il commenté.
"Aucune guerre n'a jamais été gagnée par une seule arme", a renchéri un porte-parole de Downing Street.
Le Premier ministre britannique a par ailleurs "réitéré le soutien sans faille (du Royaume-Uni) à l'Ukraine face à l'agression militaire de la Russie".
Le Royaume-Uni est l'un des principaux soutiens de Kiev depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022. C'est la deuxième fois que le président ukrainien vient à Londres depuis que le travailliste est arrivé au pouvoir le 4 juillet.
- Coûteux armements -
Cette tournée européenne intervient alors que les troupes russes poursuivent leur progression dans l'Est ukrainien.
L'armée russe a affirmé jeudi avoir frappé deux lanceurs de systèmes antiaériens américains Patriot, de coûteux et précieux armements livrés à l'Ukraine par ses alliés occidentaux pour faire face aux bombardements quotidiens des forces du Kremlin.
Vendredi, le président ukrainien sera reçu à Berlin par le chancelier Olaf Scholz, dont le gouvernement a prévu de réduire de moitié en 2025 la somme allouée aux aides militaires bilatérales destinées à l'Ukraine, au grand dam de Kiev.
L'institut de recherche allemand Kiel Institute a alerté jeudi sur une possible chute de l'aide occidentale à l'Ukraine l'année prochaine.
Le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche "pourrait bloquer de futurs plans d'aide au Congrès", met en garde l'institut, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine.
Selon ses projections, les aides militaire et financière s'élèveraient respectivement à 59 et 54 milliards d'euros en 2025 si les donateurs occidentaux maintenaient leur niveau d'aide. A contrario, ces aides chuteraient de moitié, à 29 et 27 milliards d'euros, sans nouvelle aide américaine et si les donateurs européens s'alignaient sur l'Allemagne.
Le président Zelensky, qui arpente les chancelleries occidentales depuis plus de deux ans et demi, a déploré ces dernières semaines la lenteur des prises de décision de ses alliés.
En attendant, les forces russes avancent petit à petit dans la région de Donetsk vers Pokrovsk, nœud logistique pour les troupes ukrainiennes.
Sur le champ de bataille, des soldats ukrainiens ont exprimé auprès de l'AFP leurs doutes concernant l'offensive dans la région russe de Koursk.
"S'il s'agit d'une opération à court terme, elle nous renforcera", a dit à l'AFP Bogdan, un soldat interrogé à Druzhkivka, près de Kramatorsk. "S'il s'agit d'une opération à long terme et que nous prévoyons de rester à Koursk, cela épuisera nos principales ressources", s'est-il inquiété.
R.Schmid--NZN