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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky quitte vendredi l'Italie, qui a annoncé la tenue en juillet d'une conférence sur la reconstruction de son pays, et achève en Allemagne sa tournée européenne visant à obtenir plus de soutien face à l'invasion russe.
M. Zelensky rencontre vendredi matin le pape François au Vatican avant de s'envoler pour Berlin. Il s'y entretiendra avec le chancelier Olaf Scholz, dont le gouvernement a prévu de réduire de moitié en 2025 la somme allouée aux aides militaires bilatérales destinées à l'Ukraine, au grand dam de Kiev.
Après de premières étapes à Londres et Paris, où il a démenti toute discussion sur un quelconque cessez-le-feu, Volodymyr Zelensky s'est entretenu jeudi soir à Rome avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.
Mme Meloni a annoncé dans la foulée que l'Italie accueillerait les 10 et 11 juillet 2025 la prochaine conférence sur la reconstruction de l'Ukraine.
"L'Ukraine n'est pas seule, et nous serons à ses côtés aussi longtemps que nécessaire", a affirmé la Première ministre.
L'Italie soutient fermement Kiev en envoyant de l'aide et des armes, tout en considérant que ces dernières ne doivent être utilisées qu'à l'intérieur du territoire ukrainien.
Le soutien de Rome vise à "mettre l'Ukraine dans les meilleures conditions possibles pour construire une base de négociation pour la paix, une paix qui ne peut pas être une capitulation", a expliqué Mme Meloni.
- De l'aide avant l'hiver -
Avant Rome, Volodymyr Zelensky a été reçu à Paris par son homologue français Emmanuel Macron. Comme partout ailleurs, il a réclamé un accroissement rapide de l'aide occidentale. "Avant l'hiver, on a besoin de votre soutien", a-t-il martelé.
Emmanuel Macron a pour sa part assuré que l'aide de la France se poursuivait "conformément à ses engagements".
La tournée européenne de M. Zelensky a lieu alors que les forces russes continuent a progresser dans l'est de l'Ukraine. Elle intervient aussi à moins d'un mois de la présidentielle américaine, dont l'issue incertaine fait craindre, à Kiev, pour la pérennité du soutien américain.
Les conséquences d'une éventuelle victoire de Donald Trump ont pour autant été minimisées par le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, jeudi à Londres. "Arrêtez de vous inquiéter d'une présidence Trump", a-t-il lancé.
"Je suis absolument convaincu que les Etats-Unis seront partie prenante, parce qu'ils comprennent que ce n'est pas seulement de l'Ukraine qu'il s'agit mais aussi d'eux-mêmes", a ajouté le chef de l'Otan.
- "Plan de victoire" -
Comme à Paris et à Rome, le président Zelensky a présenté jeudi à Londres les détails de son "plan de victoire" face à la Russie au Premier ministre britannique Keir Starmer et à Mark Rutte, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.
Ce plan "vise à créer les conditions propices pour une fin juste de la guerre", a déclaré le dirigeant ukrainien dans le communiqué. "L'Ukraine ne peut négocier qu'en ayant une position forte".
Ce plan doit être dévoilé lors d'un deuxième sommet pour la paix, attendu en novembre, mais dont la date n'a pas été confirmée par Kiev.
M. Zelensky a de nouveau insisté jeudi sur "la nécessité d'obtenir l'autorisation de frapper profondément sur le territoire russe" avec les armes à longue portée, fournies notamment par le Royaume-Uni, un des plus importants soutiens de son pays.
Le dirigeant réclame depuis des mois l'autorisation d'utiliser les missiles à longue portée Storm Shadow britanniques pour frapper la Russie.
M. Rutte a déclaré à la presse que "légalement, l'Ukraine est autorisée à utiliser ses armes, si elles peuvent viser des cibles en Russie, dans la mesure où ces cibles représentent une menace pour l'Ukraine". Mais la décision incombe aussi "à chaque allié individuellement", a-t-il ajouté.
L'institut de recherche allemand Kiel Institute a alerté jeudi sur une possible chute de l'aide occidentale à l'Ukraine en 2025.
Le retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche "pourrait bloquer de futurs plans d'aide au Congrès", met en garde l'institut.
Selon ses projections, les aides militaire et financière s'élèveraient respectivement à 59 et 54 milliards d'euros en 2025 si les donateurs occidentaux maintenaient leur niveau d'aide. A contrario, elles chuteraient de moitié, à 29 et 27 milliards d'euros, sans nouvelle aide américaine et si les donateurs européens s'alignaient sur l'Allemagne.
N.Fischer--NZN