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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, reçu vendredi par le pape François au Vatican, lui a demandé l'appui diplomatique du Saint-Siège pour aider à rapatrier les Ukrainiens détenus par Moscou, dans le cadre de sa tournée européenne de 48 heures pour obtenir davantage de soutien face à l'invasion russe avant un hiver difficile.
Avant de se rendre à Berlin, M. Zelensky a été reçu par le pape pendant 35 mn. Il s'agissait de la deuxième audience privée accordée au président ukrainien au Vatican depuis l'invasion russe en 2022, après un entretien de 40 minutes en mai 2023, mais les deux hommes s'étaient également rencontrés en juin lors du sommet du G7 dans le sud de l'Italie.
"La question du rapatriement de nos compatriotes a été au cœur de ma rencontre avec le pape François @Pontifex. Nous comptons sur l'aide du Saint-Siège pour aider à rapatrier les Ukrainiens capturés par la Russie", a écrit le dirigeant à la mi-journée sur les réseaux sociaux.
Depuis l'invasion russe de l'Ukraine début 2022, le Saint-Siège multiplie les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu et accélérer le processus de libération des détenus, y compris des enfants.
François ne cesse d'appeler à la paix pour l'Ukraine "martyrisée", en vain. Mais il avait aussi provoqué une crise diplomatique entre le Saint-Siège et Kiev en mars après avoir appelé l'Ukraine à "hisser le drapeau blanc et à négocier".
La tournée européenne de M. Zelensky intervient alors que les forces russes continuent à progresser dans l'est de l'Ukraine. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des frappes nocturnes russes ont tué quatre personnes, dont une adolescente, et en ont blessé dix autres dans la région côtière d'Odessa (sud).
- Reconstruction -
Après de premières étapes à Londres et Paris, où il a démenti toute discussion sur un quelconque cessez-le-feu, Volodymyr Zelensky s'est entretenu jeudi soir à Rome avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.
Mme Meloni a annoncé dans la foulée que l'Italie accueillerait les 10 et 11 juillet 2025 la prochaine conférence sur la reconstruction de l'Ukraine.
"L'Ukraine n'est pas seule, et nous serons à ses côtés aussi longtemps que nécessaire", a-t-elle assuré.
L'Italie soutient fermement Kiev en envoyant de l'aide et des armes, tout en considérant que ces dernières ne doivent être utilisées qu'à l'intérieur du territoire ukrainien.
- De l'aide avant l'hiver -
Avant Rome, Volodymyr Zelensky a été reçu à Paris par son homologue français Emmanuel Macron. Comme partout ailleurs, il a réclamé un accroissement rapide de l'aide occidentale. "Avant l'hiver, on a besoin de votre soutien", a-t-il martelé.
Emmanuel Macron a pour sa part assuré que l'aide de la France se poursuivait "conformément à ses engagements".
Cette tournée intervient aussi à moins d'un mois de la présidentielle américaine, dont l'issue incertaine fait craindre, à Kiev, pour la pérennité du soutien américain.
Les conséquences d'une éventuelle victoire de Donald Trump ont pour autant été minimisées par le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, jeudi à Londres. "Arrêtez de vous inquiéter d'une présidence Trump", a-t-il lancé.
"Je suis absolument convaincu que les Etats-Unis seront partie prenante, parce qu'ils comprennent que ce n'est pas seulement de l'Ukraine qu'il s'agit mais aussi d'eux-mêmes", a-t-il ajouté.
- "Plan de victoire" -
Comme à Paris et à Rome, le président Zelensky a présenté jeudi à Londres les détails de son "plan de victoire" face à la Russie au Premier ministre britannique Keir Starmer et à Mark Rutte.
Ce plan "vise à créer les conditions propices pour une fin juste de la guerre", a-t-il affirmé. "L'Ukraine ne peut négocier qu'en ayant une position forte".
Ce plan doit être dévoilé lors d'un deuxième sommet pour la paix, attendu en novembre, mais dont la date n'a pas été confirmée par Kiev.
M. Zelensky a de nouveau insisté jeudi sur "la nécessité d'obtenir l'autorisation de frapper profondément sur le territoire russe" avec les armes à longue portée, fournies notamment par le Royaume-Uni, l'un des plus importants soutiens de son pays.
Le dirigeant réclame depuis des mois l'autorisation d'utiliser les missiles à longue portée Storm Shadow britanniques pour frapper la Russie.
I.Widmer--NZN