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Les partisans de l'ancien président bolivien Evo Morales, qui mènent depuis mi-octobre des manifestations anti-gouvernementales marquées par des blocages de routes, ont annoncé mercredi une trêve de 72 heures "pour raisons humanitaires".
"Nous faisons une pause (...) pour des raisons humanitaires", a déclaré Humberto Claros, secrétaire général de la Confédération syndicale unique des travailleurs paysans de Bolivie, à la radio Kawsachun Coca, liée à l'ex-président (2006-2019).
Le dirigeant a fait état de "quatre morts" et "d'au moins 100 blessés" parmi les manifestants lors des affrontements avec les forces de l'ordre.
Le gouvernement a cependant démenti tout décès et le bureau du médiateur a affirmé à l'AFP n'avoir reçu "aucun rapport" faisant état de morts.
Le dernier bilan des autorités est de 127 blessés, dont 92 policiers, ainsi qu'environ 180 arrestations.
L'annonce de cette trêve intervient alors que les forces de l'ordre sont parvenues à débloquer ces derniers jours plusieurs axes cruciaux.
"Nous avons réussi à réduire les blocages à leur expression minimale", s'est félicité mercredi le ministre de l'Intérieur, Eduardo Del Castillo, lors d'une conférence de presse.
Six points de blocage subsistent encore, principalement dans le département de Cochabamba (centre), bastion politique d'Evo Morales, selon l'administration des autoroutes boliviennes.
Vendredi, l'ex-président avait appelé à une trêve dans les blocages et annoncé entamer une grève de la faim pour faire pression en faveur d'un dialogue avec le gouvernement du président Luis Arce.
Les manifestants ont commencé à bloquer les routes le 14 octobre pour dénoncer une "persécution judiciaire" de leur leader, visé dans une enquête pour le viol présumé d'une adolescente de 15 ans. Ils exigent désormais aussi la démission du président Arce, qu'ils accusent d'être responsable de la crise économique dans le pays.
Les tensions se sont aggravées vendredi lorsque 200 militaires ont été "pris en otage" dans trois casernes par des partisans de M. Morales, dans le département de Cochabamba, selon les autorités.
Evo Morales et Luis Arce se disputent le contrôle de la gauche et l'investiture pour la présidentielle de 2025, à laquelle M. Morales, 65 ans, veut prétendre malgré une décision de justice le disqualifiant.
W.O.Ludwig--NZN