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La transition vers la présidence Donald Trump se prépare: le républicain sera reçu mercredi dans le Bureau ovale par Joe Biden, qui a promis une passation de pouvoir "pacifique", et commence à s'exprimer sur la composition de sa future administration.
Deux jours après la victoire sans appel du républicain face à Kamala Harris, le président américain s'était engagé à assurer un transfert du pouvoir à son pire ennemi politique dans le calme, espérant ainsi "faire baisser la température" dans un pays à cran.
Sèchement battue après une campagne acerbe, la vice-présidente démocrate avait aussi assuré compter "aider" Donald Trump dans cette période.
La rencontre à 16H00 GMT mercredi dans le Bureau ovale sera la première étape de cette transition, avant le début de son mandat le 20 janvier.
Une situation bien différente de 2020, quand Donald Trump avait refusé de reconnaître sa défaite et avait boycotté la cérémonie d'investiture de Joe Biden. Et cela après que ses partisans eurent pris d'assaut le Capitole, temple de la démocratie américaine, pour empêcher la certification de la victoire du démocrate, le 6 janvier 2021.
Quatre ans plus tard, le magnat de l'immobilier, qui a été la cible durant la campagne de deux tentatives d'assassinat et a été inculpé et condamné au pénal et au civil, va faire un incroyable retour à la Maison Blanche.
Son premier mandat avait été marqué par une valse de ministres et de conseillers successivement tombés en disgrâce. La question est maintenant de savoir à quoi va ressembler le gouvernement Trump 2.
Il a procédé jeudi à sa première grande nomination: Susie Wiles, architecte de sa campagne, sera sa cheffe de cabinet, un poste ultrastratégique qui n'avait jamais été occupé par une femme.
Le reste devrait être annoncé dans les semaines à venir. RFK Jr., neveu du président assassiné et ancien candidat indépendant rallié à Donald Trump, pourrait se voir confier des responsabilités dans la santé publique.
Une autre figure clé devrait être le milliardaire Elon Musk, qui a fait très activement campagne pour Donald Trump. Le président élu pourrait charger l'homme le plus riche du monde de réorganiser profondément l'administration fédérale.
Le républicain a en revanche indiqué sur son réseau Truth Social samedi qu'il ne rappellerait par son ancien secrétaire d'Etat Mike Pompeo, pressenti pour piloter le Pentagone, ni l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU sous son mandat Nikki Haley, devenue sa rivale lors des primaires républicaines, pour faire partie de son gouvernement.
- "Expulsions massives" -
Passer les clés de la Maison Blanche au républicain sera une immense humiliation pour le président sortant Joe Biden, accusé par son camp d'avoir, par orgueil, facilité ce retour fracassant.
Après des semaines de campagne sans allant, ce dernier s'était retiré de la course en juillet plombé par son âge, 81 ans, au profit de sa vice-présidente.
La ténor démocrate Nancy Pelosi a confié samedi au New York Times que "si le président était sorti (de la course) plus tôt, il y aurait peut-être eu d'autres candidats", ajoutant que le soutien immédiat de Joe Biden à Kamala Harris avait empêché la tenue d'une primaire.
L'ancienne présidente de la Chambre américaine des représentants a toutefois loué "l'engouement" suscité par Kamala Harris lors de sa campagne.
La vice-présidente qui a décrit son adversaire comme un "fasciste" n'a pas réussi à convaincre les Américains qu'elle comprenait leurs inquiétudes économiques et sécuritaires.
Selon des sondages effectués à la sortie des urnes, la principale préoccupation des électeurs a été l'économie et l'inflation, qui avait grimpé en flèche sous le mandat de M. Biden après la pandémie de Covid.
Donald Trump a promis aux Américains de rendre leur vie meilleure à coup de baisses d'impôts et de taxes douanières. Le républicain a aussi dit qu'il procéderait à des expulsions "massives" de migrants en situation irrégulière.
Il pourra s'appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates, et possiblement sur la Chambre des représentants, où son parti est en bonne voie pour conserver la majorité.
Le décompte des voix n'est pas achevé en Arizona mais pour le reste Donald Trump a remporté les six autres "Swing States". Et il est quasiment assuré de remporter le vote populaire contre Kamala Harris.
Il sera alors le premier président républicain depuis 20 ans à réussir cet exploit, donnant tort aux sondeurs qui prédisaient le contraire.
Y.Keller--NZN