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Le ministre de l’Économie Antoine Armand a appelé "chacun à ses responsabilités" samedi, alors que le gouvernement est en pleine crise politique sur son projet de budget, actuellement examiné par le Sénat.
"L'absence de budget, l'instabilité politique entraînerait une augmentation soudaine et substantielle des coûts de financement de la dette française", a fait valoir le ministre lors d'un point presse au lendemain du maintien de la note de la France par l'agence S&P.
"Dans ce moment crucial, au-delà des clivages partisans, dans l'intérêt général, notre pays a besoin d'un budget et j'appelle chacun à ses responsabilités", a-t-il plaidé.
Minoritaire, le gouvernement multiplie les compromis pour tenter d'échapper à une motion de censure. Celle-ci pourrait intervenir dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, dans l'hypothèse où il aurait recours au 49.3 pour le faire adopter sans vote.
Après un recul sur les retraites ou les cotisations patronales, le gouvernement a accepté de ne pas augmenter une taxe sur l'électricité au-delà de son niveau d'avant le bouclier tarifaire afin de satisfaire le Rassemblement national, qui menace de s'allier à la gauche pour le renverser.
Malgré tout, la cheffe de file du parti, Marine Le Pen, ne semblait pas disposée à renoncer à une censure du gouvernement. Vendredi, Mme Le Pen a exigé des réponses avant lundi, date après laquelle le gouvernement ne pourra plus amender son projet de budget de la Sécurité sociale.
Les exigences du RN en matière d'"économies structurelles" risquent de faire tousser à Matignon dans la mesure où ces annonces — notamment celle sur l'électricité qui représentent un manque à gagner de 3,4 milliards d'euros — ont été faites pour répondre en partie aux "lignes rouges" du parti d'extrême droite.
Ces lignes rouges comprennent aussi l'annulation de la désindexation partielle des retraites sur l'inflation — représentant trois milliards d'économies — au 1er janvier et du déremboursement des médicaments.
"Au fond, on peut se poser une question quand celles et ceux qui avaient certaines lignes rouges en annoncent d'autres au fur et à mesure", a commenté Antoine Armand samedi.
"Nous avons encore quelques jours (...) de débat démocratique. Que ce débat se tienne avec, au centre du jeu, le fait de ramener la France à un déficit sous les 5%, bien loin des postures", a encore appelé le ministre.
T.Furrer--NZN