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Donald Trump a exprimé mercredi son opposition à un accord budgétaire négocié au Congrès américain entre des élus républicains et démocrates, laissant ainsi planer encore davantage le spectre d'une paralysie de l'Etat fédéral à la date limite de vendredi soir.
Le républicain, qui reviendra à la Maison Blanche le 20 janvier, s'est réjoui dans une publication sur sa plateforme Truth Social que ce projet de loi "ridicule et extraordinairement onéreux" soit en train de "mourir rapidement".
Dans un communiqué conjoint avec son futur vice-président J.D. Vance, il a également affirmé que toute concession aux démocrates représentait "une trahison de notre pays" et que les républicains ne devaient pas se laisser intimider par la menace de cette paralysie de l'Etat, le fameux "shutdown".
Avant cela, l'homme le plus riche du monde, Elon Musk, avait déjà attaqué l'accord dans une longue série de posts mercredi sur son réseau social X.
"Tuez le texte!", a écrit à plusieurs reprises le milliardaire qui a fait campagne aux côtés de Donald Trump et a été nommé par ce dernier à la tête d'une commission devant sabrer dans les dépenses publiques.
"Tout élu à la Chambre ou au Sénat qui vote pour ce projet de dépenses scandaleux mérite de perdre son élection dans deux ans", a aussi lancé le patron de Tesla et SpaceX.
Pour l'administration Biden, une absence d'accord budgétaire risque de "nuire aux Américains qui travaillent dur" et de "créer de l'instabilité".
"Les républicains devraient cesser de se livrer à des jeux politiciens", a dénoncé dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
- "Cadeau de Noël" -
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, avait présenté mardi cet accord budgétaire de plus de 1.500 pages. Négocié avec les démocrates, il comprenait entre autres plus de 100 milliards de dollars d'aide contre les catastrophes naturelles demandés par Joe Biden.
Le texte permettait de financer l'Etat fédéral jusque mi-mars et d'éviter ainsi le "shutdown" avant l'heure fatidique de minuit dans la nuit de vendredi à samedi.
Sans cela, les Etats-Unis connaîtraient une paralysie des services publics fédéraux, avec à la clé le chômage technique pour des centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs aides sociales ou encore la fermeture de certaines crèches.
Une situation extrêmement impopulaire, d'autant plus à l'approche de Noël.
Dès la publication de l'accord négocié au Congrès, des élus trumpistes -- partisans d'une cure d'amaigrissement de l'Etat fédéral -- se sont insurgés face à ce qu'ils considèrent être des dépenses irraisonnées.
Ce projet de loi représente "un cadeau de Noël à la gauche", a ainsi lancé l'élu Russell Fry.
Le chef des démocrates à la chambre basse, Hakeem Jeffries, a déclaré qu'avec cette opposition de Donald Trump, les élus républicains avaient "reçu l'ordre de paralyser l'Etat" et de "faire souffrir les travailleurs américains qu'ils prétendent soutenir".
- "Courbé l'échine" -
D'autres démocrates ont dénoncé l'influence d'Elon Musk sur la décision du président élu.
"Ce soir, Donald Trump et les élus républicains ont courbé l'échine devant le véritable président élu, Elon Musk", a fustigé l'élue new-yorkaise Nydia Velazquez
Les prochaines étapes pour éviter un "shutdown" sont désormais incertaines.
Pour certains élus trumpistes, un nouveau projet de loi prévoyant beaucoup moins de dépenses devrait être rapidement présenté au Congrès, une solution à laquelle adhère le président élu, mais non sans condition.
Sur Truth Social, Donald Trump a assuré qu'un tel texte ne servirait à rien s'il n'était pas accompagné d'un relèvement du plafond de la dette.
Les Etats-Unis ont la particularité de buter régulièrement sur une contrainte juridique concernant leur capacité de crédit: ce plafond de la dette, soit leur montant maximal d'endettement, qui doit être formellement relevé ou suspendu par le Congrès.
Une suspension décidée en 2023 arrive à terme début janvier et les Etats-Unis devraient atteindre le plafond en juin. Donald Trump a donc déclaré mercredi vouloir éviter à son retour au pouvoir cette "guillotine", "un piège vicieux" mis en place selon lui l'an dernier par les démocrates.
Sans un relèvement ou une nouvelle suspension du plafond, "je me battrai jusqu'au bout", a écrit Donald Trump, disant vouloir que tout soit réglé avant le 20 janvier.
N.Fischer--NZN