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La Russie a tiré vendredi matin des missiles balistiques sur Kiev tuant une personne, blessant neuf autres et privant des centaines d'immeubles de chauffage, une attaque menée, selon Moscou, "en réponse" à une frappe ukrainienne contre une usine russe avec des missiles occidentaux.
"Selon des premières informations, une personne a été tuée", a déclaré sur Telegram Serguiï Popko, chef de l'administration militaire de la capitale ukrainienne qui comptait plus de 3 millions d'habitants avant l'invasion russe lancée en février 2022.
L'attaque a été effectuée avec cinq missiles balistiques de type "Iskander-M/KN-23", a de son côté indiqué l'armée de l'air ukrainienne en assurant les avoir tous abattus.
La maire de Kiev Vitali Klitschko a fait état de neuf blessés, dont quatre ont été hospitalisés. "Les services d'urgence fonctionnent partout", a assuré le maire.
L'armée russe a de son côté dit avoir attaqué Kiev "en réponse" à une frappe menée mercredi contre une usine russe avec des missiles occidentaux, une ligne rouge pour Moscou.
"En réponse (...), une frappe groupée a été menée ce matin avec des armes de précision à longue portée contre le centre de contrôle (des services spéciaux ukrainiens) SBU, le bureau d'études Loutch, basé à Kiev, qui conçoit et fabrique des systèmes de missiles Neptune", a indiqué l'armée russe dans un communiqué.
"Toutes les cibles ont été touchées", a-t-elle affirmé.
Le président russe Vladimir Poutine a juré que Moscou répondrait à toutes les attaques ukrainiennes contre le sol russe menées à l'aide de missiles occidentaux, agitant même la menace de relancer son nouveau missile russe "Orechnik".
- "Duel" -
Cette attaque sur Kiev est survenue après un échange de piques entre le maître du Kremlin et Volodymyr Zelensky.
Au cours de sa conférence de presse annuelle, Vladimir Poutine a proposé jeudi un "duel de hautes technologies du XXIe siècle" entre son missile "Orechnik", qu'il a proposé de tirer sur la capitale ukrainienne, et des moyens de défense antiaérienne occidentales.
"Nous organisons une telle expérience, un tel duel de hautes technologie et nous allons voir ce qui va se passer. C'est intéressant", a-t-il dit.
"Des gens meurent, et il pense que c'est +intéressant+... Connard", a fulminé le président Zelensky sur X.
Vendredi matin, des journalistes de l'AFP à Kiev ont entendu une série d'explosions après des alertes déclenchées par l'armée de l'air ukrainienne sur une attaque imminente de missiles balistiques.
Peu après, l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus de plusieurs endroits dans la capitale.
Des "débris" de missiles sont tombés sur trois quartiers de la ville endommageant notamment le système de chauffage, selon le maire Vitali Klitschko.
"630 immeubles résidentiels, 16 établissements de santé" et une trentaine d'écoles "sont privées du chauffage", au moment où les températures flirtent avec les négatives, a-t-il déploré.
Un photographe de l'AFP a vu des pompiers lutter contre les flammes en pleine rue dans un quartier central cossu.
- "Brûler en enfer!" -
Les autorités ont publié des images sur lesquelles ont peut voir le toit d'un immeuble de bureaux de luxe partiellement détruit et des carcasses de voitures calcinées.
Saine et sauve, Viktoria, une femme docteur, qui habite dans le quartier touché, est submergée par le choc et la colère. Elle s'est précipitée dans l'abri anti-bombes de son immeuble après l'avertissement de l'armée.
"Même dans l'abri, des briques sont tombées sur ma tête. C'est tout simplement horrible quand les gens commencent à arriver en courant depuis la rue. Je ne comprends toujours pas ce qui s'est passé ici", raconte-elle à l'AFP.
"Les russkofs devraient brûler en enfer !", lance la jeune femme.
L'armée russe a par ailleurs effectué à l'aube un bombardement "massif" sur Kherson, grande ville du sud du pays, zen utilisant de l'artillerie, tuant au moins deux personnes et blessant dix autres, selon l'administration régionale.
Les frappes ont par ailleurs touché des infrastructures "essentielles", privant d'électricité "jusqu'à 60.000" foyers, a indiqué le gouverneur régional Oleksandre Prokoudine sur Telegram.
D.Smith--NZN