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La Russie a lancé mercredi plus de 70 missiles et plus de 100 drones explosifs sur l'Ukraine dont elle a visé le système énergétique, une attaque qui a causé la mort d'une personne et laissé, selon Kiev, des centaines de milliers de foyers sans électricité ni chauffage le jour de Noël.
Le président russe Vladimir "Poutine a consciemment choisi Noël pour son attaque. Qu'est-ce qui peut être plus inhumain?" a lancé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram.
"Plus de 50 missiles" et une partie de drones ont pu être abattus mais certaines frappes ont entraîné "des coupures du courant dans plusieurs régions", a-t-il ajouté.
Cette "terreur" est "la réponse de Poutine à ceux qui ont parlé d'un illusoire +cessez-le-feu de Noël+" entre Kiev et Moscou, a asséné le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga.
Les frappes ont visé six régions ukrainiennes, faisant au moins un mort et six blessés et provoquant de vastes coupures de chauffage par des températures proches de zéro, selon les autorités ukrainiennes.
Dans la ville de Dnipro, dans le centre-est du pays, un employé d'une centrale thermique a été tué, a indiqué le vice-Premier ministre Oleksiï Kouleba.
A Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine située dans le nord-est et très souvent pris pour cible, un demi-million de foyers sont restés sans électricité, chauffage et eau de robinet, a de son côté indiqué le gouverneur de cette région Oleg Synegoubov.
Au moins six personnes ont été blessées à Kharkiv dans ces dernières attaques, selon M. Synegoubov.
L'armée de l'air ukrainienne a indiqué avoir détecté 78 missiles russes et 106 drones, assurant en avoir abattu respectivement 59 et 54.
Depuis le début de son invasion de l'Ukraine en février 2022, la Russie bombarde régulièrement le réseau électrique de son voisin, plongeant dans le noir et dans le froid des centaines de milliers de personnes, voire des millions, souvent par des températures hivernales.
Côté russe, une frappe ukrainienne a fait quatre morts et plusieurs blessés mercredi à Lgov, ville de la région frontalière de Koursk, où l'Ukraine mène une offensive depuis août, a indiqué le gouverneur par intérim Alexandre Khinchteïn.
- Célébrer Noël avec l'Occident -
Le groupe DTEK, principal fournisseur privé d'énergie ukrainien, a déclaré que ses centrales thermiques avaient été visées par l'attaque de mercredi, signalant de "graves dommages" pour leur équipement.
"C'est déjà la treizième attaque massive contre le système énergétique ukrainien cette année", a déclaré DTEK dans un communiqué.
La compagnie nationale d'électricité, Ukrenergo, a annoncé des restrictions d'approvisionnement.
"L'ennemi attaque à nouveau massivement le secteur de l'énergie", ce qui oblige les autorités à des "mesures" pour réduire la consommation, a expliqué sur Telegram le ministre ukrainien de l'Energie, Guerman Galouchtchenko.
Les coupures ont même brièvement touché la région d'Ivano-Frankivsk, dans l'ouest du pays et à des centaines de kilomètres de la ligne de front, selon l'administration régionale.
Mercredi, un des missiles russes a traversé l'espace aérien moldave et roumain, a affirmé M. Sybiga sur le réseau social X.
La Roumanie, membre de l'Otan, a aussitôt assuré ne pas avoir détecté de violation de son espace aérien par un missile russe.
Les attaques de mercredi surviennent le jour où l'Ukraine, pour la deuxième fois de son histoire moderne, célèbre le jour de Noël le 25 décembre, comme dans le monde occidental, et non plus le 7 janvier qui correspond au 25 décembre de l’ancien calendrier julien toujours suivi par l'Eglise orthodoxe russe pour les fêtes religieuses.
Ce changement avait été officialisé durant l'été 2023, notamment pour se démarquer de la Russie. Entre 2017 et 2022, l'Ukraine, un pays majoritairement orthodoxe, avait déjà célébré cette fête le 25 décembre et le 7 janvier.
Dimanche, Vladimir Poutine avait promis encore plus de "destructions" à l'Ukraine, après une attaque de drones contre des bâtiments résidentiels de la ville de Kazan, à un millier de kilomètres de la frontière ukrainienne.
L'Ukraine et la Russie ont intensifié leurs frappes ces derniers mois et veulent tout faire pour renforcer leurs positions avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en janvier, le président américain élu ayant dit vouloir arrêter "le carnage" dès sa prise de fonction.
L'armée russe, qui progresse rapidement ces derniers mois dans l'est de l'Ukraine, tente d'accélérer encore sa marche en avant.
Mercredi, le ministère de la Défense a revendiqué la prise du village de Vidrodjennia, tout près de Pokrovsk, ville importante pour la logistique de l'armée ukrainienne.
T.L.Marti--NZN