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L'armée israélienne a annoncé avoir lancé vendredi une opération contre des combattants du Hamas près d'un des derniers hôpitaux encore opérationnels dans le nord de la bande de Gaza, le mouvement palestinien accusant les soldats d'avoir pris d'assaut l'établissement.
L'opération près de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia intervient au lendemain de l'annonce par le directeur de l'établissement, le Dr Hossam Abou Safiya, de la mort de cinq membres du personnel dans une frappe israélienne.
L'armée israélienne, interrogée par l'AFP, n'a pas réagi sur cette frappe dans la bande de Gaza, dévastée par 14 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.
Dans son communiqué vendredi, elle a qualifié l'hôpital de "bastion des organisations terroristes (...) utilisé comme cachette par les terroristes".
S'appuyant sur des informations des services de renseignements, les forces israéliennes ont lancé une opération à proximité de l'hôpital, selon l'armée.
"Les troupes mènent des opérations ciblées" et essayent d'éviter que les civils, patients et personnel médical ne soient touchés, a-t-elle ajouté.
Depuis le 6 octobre, Israël a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher, selon l'armée, les combattants du Hamas de se regrouper.
Avant de lancer l'opération près de l'hôpital, l'armée a déclaré que ses troupes avaient "facilité l'évacuation sécurisée des civils, des patients et du personnel médical" de l'établissement.
Mais selon le Hamas, "l'armée d'occupation a pris d'assaut l'hôpital Kamal Adwan, forçant le personnel médical, les patients, blessés et personnes déplacées à évacuer".
Il a accusé dans un communiqué les forces israéliennes "de détenir les personnes évacuées".
- "Déplacement forcé" -
"Le Hamas tient l'occupation entièrement responsable de la vie des patients, des blessés et du personnel médical, qu'elle a arrêtés et emmenés dans un lieu inconnu", a ajouté le mouvement. Toute communication avec a été coupée, selon lui.
L'armée israélienne accuse régulièrement le Hamas d'utiliser les hôpitaux comme centres de commandement pour lancer des attaques contre ses forces. Le Hamas dément ces accusations.
Vendredi, le mouvement palestinien a "démenti catégoriquement" dans un communiqué "toute activité militaire ou présence de combattants de la résistance dans l'hôpital" Kamal Adwan.
"Les mensonges de l'ennemi à propos de l'hôpital sont destinés à justifier le crime abominable commis ce jour par l'armée d'occupation, qui a évacué et mis le feu à tous les services de l'hôpital dans le cadre d'un plan d'extermination et de déplacement forcé", ajoute-t-il, appelant à une commission d'enquête de l'ONU sur "l'ampleur du crime" de l'armée dans le nord de Gaza.
Citant le directeur de l'hôpital, le ministère de la Santé du territoire palestinien dirigé par le Hamas a, lui, affirmé que l'armée israélienne avait "mis le feu à tous les services de chirurgie de l'hôpital".
L'armée a aussi "évacué tout le personnel médical et les personnes déplacées", a-t-il ajouté.
Selon lui, "il y a un grand nombre de blessés parmi l'équipe médicale".
Vendredi matin, l'hôpital abritait environ 350 personnes, dont 75 blessés et malades, ainsi que 180 membres du personnel médical, d'après le directeur de l'établissement.
Des témoins dans le secteur ont indiqué à l'AFP que l'hôpital avait été évacué et que des centaines de personnes vivant à proximité avaient été "contraintes de se réfugier à l'école Al-Fakhoura et à l'hôpital Indonésien" à Jabalia.
Les responsables de l'hôpital n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour commenter ces informations.
M. Abou Safiya a accusé lundi les forces israéliennes d'avoir ciblé l'hôpital "dans l'intention de tuer et de déplacer de force les personnes qui s'y trouvent".
L'Organisation mondiale de la santé a qualifié les conditions de vie à l'hôpital Kamal Adwan d'"épouvantables".
En riposte à une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice contre le territoire palestinien qu'elle assiège depuis. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, au moins 45.436 Palestiniens y ont péri.
L'attaque du Hamas menée à partir de la bande de Gaza a entraîné la mort de plus de 1.200 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.
F.Carpenteri--NZN